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Des voyageurs portant des masques de protection arrivent à l'aéroport de Sao Paulo, le 26 février au Brésil. |
"Nous avons la confirmation d'un cas positif", a annoncé le ministre brésilien de la Santé Luiz Henrique Mandetta au sujet de ce Brésilien de 61 ans ayant séjourné près de deux semaines en Lombardie, dans le nord de l'Italie, devenue un important foyer de propagation.
La nouvelle a provoqué la chute de la Bourse de Sao Paulo, qui a clôturé en baisse de 7% mercredi 26 février, suivie de près par celle de Buenos Aires (- 5,65%).
Plus grand pays d'Amérique latine avec 210 millions d'habitants, le Brésil a des frontières de près de 15.000 km avec dix pays : Uruguay, Argentine, Paraguay, Bolivie, Pérou, Colombie, Venezuela, Guyana, Suriname, et France avec la Guyane.
Ce pays achèvera par ailleurs en fin de semaine une longue période de festivités autour du carnaval ayant réuni des foules considérables, parfois dépassant le million de personnes, dans des conditions de grande proximité physique, dans toutes les grandes villes.
"Le patient a séjourné du 9 au 20 février" en Italie, a expliqué le ministre brésilien de la Santé lors d'une conférence de presse à Brasilia. "Il est arrivé (au Brésil) sans aucun symptôme de type fébrile et il a eu une réunion familiale" le lendemain.
Mais deux jours plus tard, il est allé consulter en raison de symptômes grippaux et "du lien avec l'Italie", a poursuivi le ministre.
Un premier test positif réalisé par l'hôpital Albert Einstein de Sao Paulo a été confirmé par l'Institut Adolfo Lutz, a précisé M. Mandetta.
"Le patient va bien, il est chez lui, placé en isolement jusqu'à la disparition des symptômes", a déclaré de son côté Jose Henrique Germann Ferreira, secrétaire à la Santé.
Les autorités sanitaires recherchent ses proches et toutes les personnes ayant été en contact étroit avec ce premier patient.
Le Brésil compte actuellement 20 cas suspects de contamination, dont 12 sont des personnes ayant voyagé en Italie, ont précisé les autorités.
"Une grippe à surmonter"
En Europe, l'Italie est le pays le plus touché avec plus de 370 cas et désormais 12 morts.
"Il n'existe pas de frontière" à la propagation du virus, a ajouté le ministre de la Santé, se limitant à demander aux Brésiliens d'éviter les déplacements s'ils se sentaient fiévreux.
"Nous ne pouvons pas bloquer les gens, cela n'est pas efficace" dans un lieu "de grand transit mondial", a-t-il dit au sujet de Sao Paulo, qui compte 12 millions d'habitants.
À l'aéroport international de Guarulhos, dans la plus grande métropole d'Amérique latine, l'AFP n'a constaté aucune mesure particulière mercredi 26 février en mi-journée. Seuls quelques employés portaient des masques dans le premier aéroport du Brésil.
Alors que les fastueux défilés du carnaval de Rio se sont achevés mardi, les festivités devaient se poursuivre jusqu'à dimanche dans les grandes villes brésiliennes.
"Tout ira bien. Rien ne peut arrêter la fête!", estimait Gabriel Soltino, membre d'un groupe carnavalesque.
"C'est encore une grippe que l'humanité va devoir surmonter", a dit le ministre de la Santé. "Comme avec tout virus, c'est la réactivité qui est la plus efficace".
Les voisins du Brésil se gardaient de toute réaction alarmiste.
"Nous allons suivre de près les mesures prises par le Brésil et celles que nous allons prendre à l'égard des passagers en provenance de ce pays", a déclaré la sous-secrétaire chilienne à la Santé, Paula Daza, dont le pays entretient des liens commerciaux étroits avec le Brésil.
"Si le virus se propage au Brésil, il faudra que nous modifions les mesures prises actuellement. Mais pour l'heure, il ne va pas y avoir de changement pour un cas", a assuré de son côté le ministre argentin de la Santé, Ginés Gonzalez Garcia.
Le nouveau coronavirus touche désormais, Chine mise à part, une quarantaine de pays où il a fait une cinquantaine de morts et près de 2.800 contaminations.
En Chine, le virus a contaminé quelque 78.000 personnes, dont plus de 2.178 sont mortes. L'épidémie semble toutefois y avoir atteint un pic.
AFP/VNA/CVN