L'EI poussé dans ses derniers retranchements en Syrie et en Irak

Le groupe État islamique (EI) se retranchait samedi 4 novembre dans la ville syrienne de Boukamal où doit se jouer l'ultime bataille contre l'organisation jihadiste chassée de la majeure partie des zones occupées pendant trois ans en Syrie et en Irak voisin.

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Des forces du régime syrien à Deir Ezzor, la dernière grande ville qui était encore contrôlée par les jihadistes du groupe État islamique, le 3 novembre 2017. Photo : AFP/VNA/CVN

En 24 heures, l'EI a perdu deux importants fiefs : du côté irakien, Al-Qaïm, et surtout du côté syrien, Deir Ezzor, dernière grande ville sous son contrôle dans les deux pays voisins.
A
cculés dans une zone à cheval entre l'est de la Syrie et l'ouest de l'Irak, les combattants du groupe jihadiste font face à des offensives des deux côtés de la frontière. Sur cette ligne même, la coalition internationale anti-EI menait samedi 4 novembre des frappes aériennes, a constaté un journaliste de l'AFP à Al-Qaïm.

Samedi 4 novembre, l'armée syrienne intensifiait sa campagne militaire en vue de s'emparer de la ville de Boukamal, située dans la province de Deir Ezzor tout près de la frontière irakienne.

Bien que Boukamal soit une ville moins grande que Deir Ezzor, sa capture priverait l'EI du dernier fief urbain de son "califat" autoproclamé en 2014 et désormais effondré.

Dans l'est syrien, "il ne reste plus à l'EI que Boukamal et une trentaine de villages de part et d'autre du fleuve de l'Euphrate", explique à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les forces armées irakiennes avancent dans la ville d'Al-Qaïm, en Irak, le 3 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Un pourcentage de 6% de la Syrie et de l'Irak 

Dès vendredi 3 novembre, des camions transportant des dizaines de jihadistes fuyant Al-Qaïm ont traversé la frontière en direction de Boukamal, selon l'OSDH.

Un raid de la coalition a visé l'un de ces convois samedi, détruisant des véhicules et tuant des combattants. Certains, ont indiqué des officiers irakiens à l'AFP, étaient des commandants jihadistes locaux.

La frontière est tellement poreuse que des unités paramilitaires irakiennes du Hachd al-Chaabi l'ont traversée pour pourchasser l'EI selon l'OSDH avant d'être repoussées par les jihadistes.

Les forces du régime syrien progressent, elles, vers Boukam al "et sontdésormais à moins de 30 km de la ville", d'après l'OSDH qui dispose d'un large réseau de sources à travers la Syrie en guerre.

Appuyées par les raids aériens de l'allié russe et par des milices étrangères au sol, elles avancent du côté ouest de Boukamal, à partir de la "T-2", une station de pompage de pétrole en plein désert.

L'EI s'était emparé de la quasi-totalité de la province riche en pétrole de Deir Ezzor en 2014, profitant du chaos engendré par la guerre en Syriedéclenchée en 2011.

Aujourd'hui, les jihadistes sont pris en étau et sont la cible de trois offensives distinctes, dans la province de Deir Ezzor ils sont visés par le régime ainsi que par une alliance arabo-kurde et dans l'ouest de l'Irak par les troupes gouvernementales.

"L'EI contrôle encore des zones à cheval entre la Syrie et l'Irak, qui représentent 6% du territoire des deux pays ensemble, c'est là que se jouera la dernière bataille", affirme Hicham al-Hachemi, expert irakien de l'EI.

Cette zone "se rétrécit chaque jour, la coalition (...) va priver l'EI de tout refuge sûr en Irak et en Syrie", a rappelé le colonel Ryan Dillon, porte-parole de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis qui aide militairement les forces irakiennes et l'alliance arabo-kurde.

De la fumée au-dessus de la ville de Deir Ezzor après une frappe aérienne du régime syrien, le 31 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Civils perdusPris au piège des violences, de nombreux civils cherchent à fuir les dernières zones jihadistes. "Ils se trouvent perdus notamment dans les zones désertiques, où les communications sont inexistantes", souligne M. Abdel Rahmane.

Samedi soir 4 novembre, un attentat de l'EI à la voiture piégée a visé un rassemblement de déplacés à tué des dizaines de personnes déplacées sur les bords de l'Euphrate, faisant des dizaines de morts, a-t-il rapporté.

Dans la ville Deir Ezzor, reprise jeudi 2 novembre par le régime, les soldats ont célébré la victoire au milieu des immenses destructions provoquées par les combats."Deir Ezzor représente la phase finale dans l'élimination totale de l'EI",a assuré l'armée syrienne.

Au fil des batailles, les jihadistes ont été chassés de toutes les grandes villes qu'ils avaient conquises, principalement Mossoul en Irak, reprise parles forces irakiennes, et Raqa en Syrie, prise par la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Celle-ci progressait également face à l'EI, le chassant de deux villagessur la rive est de l'Euphrate. Ce fleuve divise diagonalement la province de Deir Ezzor, avec l'armée positionnée notamment du côté ouest et les FDS du côté est.

En Irak, les forces gouvernementales ont chassé vendredi l'EI d'Al-Qaïm, gros bourg du désert au coeur de son dernier bastion dans le pays.

Il ne reste désormais plus aux forces irakiennes qu'à s'emparer de la localité voisine de Rawa et des environs désertiques pour reprendre à l'EI la totalité des territoires occupés depuis 2014.

Mais selon les experts, les revers de l'EI ne signifient ni la défaite définitive ni l'éradication de l'organisation jihadiste.

AFP/VNA/CVN

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