L'armée syrienne reprend la ville de Deir Ezzor à l'EI, selon l'OSDH

L'armée syrienne, appuyée par son allié russe, a repris la ville de Deir Ezzor au groupe jihadiste État islamique (EI), a indiqué jeudi 2 nouvembre l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

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De la fumée au-dessus de la ville de Deir Ezzor après une frappe aérienne du régime syrien, le 31 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'information n'a pas encore été officiellement confirmée par le régime de Damas. Mais les médias officiels syriens ont fait état plus tôt jeudi d'une importante avancée de l'armée dans cette ville de l'est du pays, chef-lieu d'une province riche en pétrole frontalière de l'Irak.

La perte de la ville serait un nouveau coup dur pour l'EI, qui a multiplié les revers ces dernières semaines en Syrie et en Irak voisin. Mi-octobre, l'organisation extrémiste a notamment été chassée de Raqa, son ancien grand bastion syrien, une défaite hautement symbolique.

"Les forces du régime et leurs alliés (...), avec le soutien de l'aviation russe, ont (repris) le contrôle total de la ville de Deir Ezzor", a indiqué jeudi l'OSDH, basé en Grande-Bretagne, qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre.

"Les combats ont cessé, des opérations de déminage sont désormais en cours", a affirmé son directeur, Rami Abdel Rahmane.

L'OSDH et les médias officiels syriens avaient auparavant indiqué que les troupes du régime syrien avaient capturé trois nouveaux quartiers aux jihadistes et resserraient l'étau sur la ville.

Une source militaire avait pour sa part affirmé qu'elles contrôlaient plus de 80% de la cité.

"Daech se démène pour défendre ses dernières positions, que l'armée continue de reprendre jusqu'à l'avoir totalement éliminé", a-t-elle ajouté en utilisant l'acronyme arabe de l'EI.

Selon lui, les jihadistes utilisent des tireurs d'élite et des véhicules piégés et "envoient des femmes kamikazes" pour viser les positions de l'armée.

Immeubles effondrés

Sur place, un journaliste collaborant avec l'AFP a constaté de nombreux dégâts jeudi dans les quartiers récemment repris par l'armée, avec des immeubles effondrés ou aux façades entièrement détruites.

Les tranchées creusées par les jihadistes étaient encore visibles, tandis que des démineurs de l'armée tentaient de désamorcer les explosifs laissés par les combattants de l'EI.

Dans la périphérie des territoires encore contrôlés par l'organisation ultraradicale sunnite, des soldats faisaient feu depuis leurs chars et un avion menait une frappe aérienne, soulevant un grand nuage de fumée.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014, l'EI a multiplié les revers ces derniers mois, cédant l'un après l'autre les vastes territoires conquis en Irak et en Syrie.

Les forces du régime, appuyées par l'aviation russe, sont entrées dans la ville de Deir Ezzor en septembre, brisant ainsi un siège imposé par les jihadistes aux secteurs gouvernementaux depuis près de trois ans.

Dans la province du même nom, l'EI est également acculé par les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenus par la coalition internationale emmenée par les États-Unis.

Le 17 octobre, l'organisation a perdu Raqa, son ancienne "capitale" de facto dans le nord syrien, après une offensive de plusieurs mois des FDS.

Son bastion principal est désormais Boukamal et les territoires alentours, à la frontière avec l'Irak. Dans ce pays voisin, les forces de Bagdad ont lancé fin octobre une offensive sur Al-Qaïm, dernière localité du pays aux mains de l'EI. Mardi, elles se trouvaient en lisière de cette ville, selon le Commandement conjoint des opérations (JOC).

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime de Bachar al-Assad, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.

Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.


AFP/VNA/CVN

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