Législatives en Pologne : victoire de l'opposition centriste

L'opposition centriste pro-européenne a remporté la majorité parlementaire dimanche 15 octobre en Pologne, battant les populistes nationalistes au pouvoir et l'extrême droite réunis, selon les sondages à la sortie des urnes.

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Donald Tusk, leader de l'opposition centriste pro-européenne Coalition civique, s'adresse à ses partisans après les sondages à la sortie des urnes, le 15 octobre à Varsovie, en Pologne.
Photo : AFP/VNA/CVN

Si ces résultats se confirment, ces élections devraient mettre fin aux huit ans du gouvernement du parti Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski.

Les trois formations d'opposition, la Coalition civique (KO), les chrétiens-démocrates de la Troisième voie et la Gauche, ont remporté ensemble 248 sièges dans le parlement de 460 députés, contre 212 sièges pour le PiS et la Confédération (extrême droite) réunis.

"La Pologne a gagné, la démocratie a gagné, nous les avons chassés du pouvoir (...) c'est la fin de cette mauvaise période, c'est la fin du règne du PiS", a déclaré, immédiatement après la publication des sondages, le président de KO, Donald Tusk.

Âgé de 66 ans, M. Tusk a été Premier ministre polonais entre 2007 et 2014 et président du Conseil européen entre 2014 et 2019.

Il a promis de rétablir de bonnes relations avec l'Union européenne et de débloquer les fonds européens gelés par Bruxelles en raison des différends survenus au cours des deux mandats du gouvernement PiS.

M. Tusk a également promis de libéraliser le droit à l'avortement, un point de désaccord majeur avec le gouvernement PiS qui a mis l'accent sur les valeurs catholiques.

Le chef du PiS, Jaroslaw Kaczynski, a salué le succès relatif de son mouvement qui disposera de 200 sièges parlementaires, mais sans majorité permettant de former un gouvernement.

"Que nous soyons au pouvoir ou dans l'opposition, (...) nous ne permettrons pas que la Pologne soit trahie", a-t-il toutefois déclaré.

Selon Stanislaw Mocek, politologue et président de l'université Collegium Civitas, il y a maintenant "une chance pour qu'un gouvernement d'opposition émerge". "Je pense que c'est en fait la fin du gouvernement PiS (...) C'est une chance pour nous de reconstruire notre position, avant tout en Europe", a-t-il déclaré.

Michal Baranowski, analyste du German Marshall Fund, a estimé que la Pologne pourrait désormais "revenir au centre décisionnel de l'Union européenne". Il a ajouté que le sondage à la sortie des urnes laissait entrevoir la possibilité d'un "gouvernement d'opposition stable".

Toutefois, les analystes ont également averti que toute coalition gouvernementale formée par l'opposition pourrait être confrontée à des conflits fréquents avec le président Andrzej Duda, allié du PiS.

"Il est temps de changer"

Les chiffres du sondage de sortie des urnes ne donnent pas aux alliés potentiels de l'opposition la majorité des trois cinquièmes requise pour pouvoir renverser les vetos présidentiels.

Dans un bureau de vote à Varsovie, en Pologne, le 15 octobre. 
Photo : VNA/CVN

Le taux de participation a été élevé - le sondage de sortie des urnes estimant le taux national à 72,9%.

"Le taux de participation est probablement, et de loin, le plus élevé de l'histoire de la Troisième République", en 1989 ce taux étant de 62,7%, a déclaré à la presse Sylwester Marciniak, président de la Commission électorale nationale.

De nombreux électeurs ont exprimé leur frustration à l'égard du gouvernement. "Il est temps de changer", a déclaré Ewa Bankowska, une femme de 43 ans travaillant dans la finance, alors qu'elle votait à Halinow, une ville située juste à l'extérieur de Varsovie. "Je suis préoccupée par l'économie. Je voudrais que nous nous développions et que le gouvernement arrête de dépenser l'argent qu'il n'a pas".

Mais Dorota Zbig, une infirmière de 57 ans, a déclaré que les dernières années du gouvernement PiS "ont été très bonnes pour moi et ma famille".

"Certainement" un accord

Pour former un gouvernement de coalition, il faut que la KO, la Troisième voie et la Gauche arrivent encore à s'entendre mais leurs responsables ont d'ores et déjà déclaré leur bonne volonté de le faire.

"Nous attendrons probablement les résultats officiels une douzaine d'heures (...), nous allons nous assoir ensuite pour discuter et nous parviendrons certainement à un accord", a assuré Donald Tusk.

AFP/VNA/CVN

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