>>Argentine : à mi-mandat, le président Macri en passe de renforcer sa coalition
Le président argentin Mauricio Macri dans un bureau de vote, le 22 octobre à Buenos Aires. |
"C’est un jour inoubliable", s’est félicité le chef d’État face à ses partisans. "Aujourd’hui nous avons confirmé notre engagement pour le changement".
Pour son retour électoral après deux ans sans mandat, l’ex-présidente Cristina Kirchner (2007-2015) a été élue sénatrice, s’assurant une immunité parlementaire qui lui évitera la prison, si elle est condamnée dans une des affaires de corruption dans lesquelles elle est inculpée. En revanche, elle ne semble plus en mesure de briguer à nouveau la présidentielle.
"Nous devons être fiers de ce résultat", a-t-elle lancé, se présentant comme "l’opposition la plus ferme à ce gouvernement".
La coalition Cambiemos (Changeons) arrive en tête dans 14 provinces sur 24, notamment dans les cinq provinces les plus importantes du pays (Capitale, Buenos Aires, Cordoba, Santa Fe, Mendoza), selon les résultats publiés peu avant 22h00 locales (01h00 GMT) par l’autorité électorale.
Les projections en sièges ne seront connues que lundi 23 octobre, mais le gouvernement est assuré de renforcer sa présence dans les deux chambres du parlement.
La coalition de centre-droit, au pouvoir depuis décembre 2015, ne dispose actuellement que d’une majorité relative (87 sièges de députés sur 257, 15 sur 72 au Sénat).
Une projection de la chaîne de télévision TN lui donnait dimanche soir 22 octobre 108 sièges de députés et 25 au sénat.
Position de force
Ce résultat "permettra au président de négocier avec les gouverneurs (de l’opposition) et les syndicats en position de force", a souligné le politologue Rosendo Fraga.
La province de Buenos Aires attirait dimanche 22 octobre tous les regards.
Dans cette province, rassemblant près de 40% des électeurs du pays, le candidat de Cambiemos Esteban Bullrich totalisait 41,4% des voix devant la liste de Cristina Kirchner (37,3%), assurée d’être élue sénatrice, après le dépouillement de près de 99% des bureaux de vote.
Dans la capitale (51% contre 22% à la 2e liste), dans les provinces de Cordoba (48% contre 30%), Santa Fe (39% contre 25%) et Mendoza (46% contre 25%), les listes de la coalition gouvernementale sont plus largement en tête, selon la même source.
Depuis son élection voici deux ans, Mauricio Macri a libéralisé la troisième économie d’Amérique latine. Les résultats ont tardé à se matérialiser et l’inflation reste forte (17% depuis le début de l’année), mais la croissance est repartie: 1,6% au premier semestre et un pronostic de +3% pour 2017.
Soucieux d’attirer des investissements étrangers, le gouvernement consolide son pouvoir et démontre qu’il est en mesure de contrer une tentative de retour électoral de Mme Kirchner, battue par un candidat du pouvoir peu charismatique.
AFP/VNA/CVN