>>Argentine : premier test électoral réussi pour Macri, retour de Kirchner
Depuis son élection voici deux ans, Mauricio Macri a transformé la troisième économie d'Amérique latine en la libéralisant, une politique de choc qui a dans un premier temps eu des effets négatifs, avant que la croissance reparte : 1,6% au premier semestre 2017 et un pronostic de +3% cette année.
Le président argentin Mauricio Macri (gauche), le 16 octobre, et l'ex-présidente Cristina Kirchner (droite), le 17 octobre, à Buenos Aires, lors de meetings de campagne pour les législatives. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dimanche 22 octobre, 33 des 41 millions d'Argentins renouvellent la moitié de la chambre des députés et un tiers du sénat. Le vote étant obligatoire, la participation est généralement élevée.
La coalition de centre-droit Cambiemos (Changeons), au pouvoir depuis décembre 2015, ne dispose actuellement que d'une majorité relative (87 sièges de députés sur 254, 15 sur 72 au Sénat), mais a réussi à gouverner en scellant des alliances ponctuelles.
Alors que dans certains pays, le président en exercice reste en retrait des campagnes électorales, Mauricio Macri a mis tout son poids dans la bataille pour augmenter l'emprise de sa coalition Cambiemos au parlement.
Immunité pour Kirchner
En 2015, Kirchner ne pouvait pas briguer un troisième mandat consécutif de présidente, et elle n'avait pas postulé pour un siège de parlementaire. Pour beaucoup, sa candidature au sénat cette année est liée à ses déboires judiciaires.
L'immunité parlementaire assortie au mandat de sénateur ou de député permet de ne pas être emprisonné en cas de condamnation. Mme Kirchner n'est pour l'instant que mise en examen dans plusieurs affaires de corruption.
D'après les sondages, Kirchner va réussir un bon score, environ un tiers des suffrages, dans la province de Buenos Aires, où sont concentrés près de 40% des électeurs, mais le rejet dont elle fait l'objet ne lui permet pas d’espérer améliorer significativement cette marque.
Mme Kirchner, lors d'une campagne assez discrète, a appelé les électeurs à "mettre un frein" à l'action du gouvernement, qui a réduit les subventions aux factures d'électricité, eau et gaz, aux transports en commun, et levé des fonds sur les marchés internationaux pour financer sa politique économique.
Pour sa part, Macri exhorte ses compatriotes à tirer un trait sur la gestion des Kirchner, qui ont dirigé le pays de 2003 à 2015, au sortir de la crise économique de 2001.
"Une victoire de Macri serait le signal d'une sortie du populisme et un signal que le cap économique est maintenu", dit le politologue Rosendo Fraga.
Macri, ingénieur de 58 ans, est le fils d'un milliardaire italien qui a fait fortune en Argentine, Franco Macri. Après des années passées à diriger des sociétés du groupe familial, ce qui l'a conduit à faire des affaires avec Donald Trump, Macri est devenu président du club de football de Boca Junior, le plus populaire du pays.
Une rampe de lancement idéale pour ensuite conquérir la mairie de Buenos Aires.
La gestion Macri saluée
En 2015, il était donné battu avant la présidentielle face à Daniel Scioli, le candidat de Mme Kirchner, mais la coalition qu'il a constituée avec l'Union civique radicale (UCR) a finalement bénéficié de l'usure du pouvoir Kirchner.
La gestion de Mauricio Macri a été saluée par les États-Unis, les dirigeants de pays de l'Union européenne et les organismes financiers internationaux.
Un des enjeux du scrutin est la perception des résultats par les entreprises étrangères envisageant d'investir en Argentine. Certaines ont retardé leurs investissements, afin d'observer quelle tournure politico-économique se profilait.
Une victoire de Macri est de nature à les rassurer.
En cas de résultat positif dimanche 22 octobre, le président argentin pourra se prévaloir de ce succès pour poursuivre les réformes engagées en décembre 2015.
Les bureaux de vote ferment à 18h00 locales (21h00 GMT) et les premiers résultats officiels sont attendus à partir de 21h00 (lundi 23 octobre 00h00 GMT).
AFP/VNA/CVN