>>Législatives au Kirghizstan sur fond de craintes d'achats de voix
>>Kirghizstan: l'ex-président Atambaïev placé en détention provisoire
Un homme coiffé du traditionnel chapeau kirghiz vote à Besh-Kungey, près de Bichkek, le 4 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après dépouillement de 95% des bulletins de vote, le Birimdik, le parti du plus jeune frère du chef de l'État, Asylbek Jeenbekov, et son principal rival, Mekenim Kirghizstan (Ma Patrie le Kirghizstan), sont crédités d'environ 24% chacun à l'issue de ce scrutin pluraliste en Asie centrale.
Un troisième parti soutenant le président kirghiz, le Parti du Kirghizstan, a de son côté obtenu 9% des suffrages, toujours selon ces résultats préliminaires communiqués par la Commission électorale centrale.
Une formation nationaliste, Butun Kyrgyzstan, a pour sa part tout juste dépassé les 7% des voix, le seuil requis pour entrer au Parlement, et ce contrairement au Mekentchil, un autre mouvement nationaliste, qui n'arriverait qu'à 6,9%.
Seuls quatre des 16 partis en compétition auront donc des sièges dans la nouvelle assemblée, si ces chiffres se confirment.
Un journaliste de l'AFP a pu observer plusieurs minibus garés derrière un bureau de vote du village de Besh-Kunguey, où la queue pour voter comprenait des dizaines de soldats mais aussi des civils habillés très différemment des villageois, tandis que des hommes aux larges épaules en survêtement surveillaient la file d'attente.
La Commission électorale centrale a reconnu que près de 500.000 électeurs (sur un total de 3,5 millions) avaient modifié leur lieu de vote avant les législatives.
Signe des effets de la pandémie de COVID-19 sur l'économie kirghize, la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) prévoit une chute de 9,5% du PIB en 2020, tandis que le commerce avec la Chine voisine a chuté de moitié depuis le début de l'année.
Deux révolutions, en 2005 et 2010, ont forcé au départ deux présidents autoritaires et ont conduit à la rédaction d'une nouvelle Constitution en 2010 pour équilibrer les pouvoirs et contenir la confrontation politique.
La loi électorale impose qu'aucun parti ne puisse obtenir plus de 65 sièges sur les 120 que compte le parlement et limite l'exercice du pouvoir à un mandat présidentiel de six ans.
Sooronbaï Jeenbekov semble pouvoir espérer un parlement loyal pour assurer son avenir après la fin de son mandat en 2023, sachant que son prédécesseur Almazbek Atambaïev est aujourd'hui en prison. Il a été condamné en juin à 11 ans de détention pour avoir fait relâcher un des chefs du crime organisé.
AFP/VNA/CVN