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Le président du Sénat, Gérard Larcher, lors de son discours à sa réélection, le 1er octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avec une majorité de droite et du centre confortée par les élections sénatoriales de dimanche, le président sortant l'a emporté sans surprise dès le premier tour. À tout juste 71 ans, il repart pour un mandat de trois ans.
M. Larcher a recueilli 231 voix contre 65 au président du groupe socialiste Patrick Kanner, 15 à la présidente du groupe CRCE à majorité communiste Eliane Assassi et 13 au président du tout nouveau "Groupe écologiste, solidarité et territoires" Guillaume Gontard.
Des applaudissements nourris et prolongés ont salué l'annonce du résultat. M. Larcher a ensuite retrouvé sa place au plateau (l'équivalent du perchoir à l'Assemblée) où il a prononcé une allocution, visage sans masque.
"Nous sommes une assemblée de liberté où chaque voix est respectée et, croyez-moi, j'en serai le garant", a affirmé Gérard Larcher. "Nous sommes cet +espace de respiration+ dans la République, cet espace de débat où chacun se respecte, un espace où la solidarité nationale s'exprime quand il s'agit de l'essentiel", a poursuivi l'élu des Yvelines.
Sur les 348 sénateurs, 79 sont de nouveaux élus (sur les 172 sièges remis en jeu dimanche dernier).
Avant le début de la séance, sénateurs et sénatrices s'étaient salués dans la bonne humeur, certains se prenant en photo. Gestes barrières obligent, Gérard Larcher faisait des "checks" avec le poing en guise de bonjour aux collègues venus le saluer.
Réélection de Gérard Larcher (centre), comme président du Sénat, le 1er octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À 15h00, le doyen d'âge Jean-Marie Vanlerenberghe, 81 ans, centriste, avait déclaré ouverte la session ordinaire, assisté de six secrétaires, les six plus jeunes sénateurs, dont le benjamin Rémi Cardon (PS) qui, à 26 ans, est le plus jeune élu au Sénat sous la Ve République.
"Loin des turbulences du Palais Bourbon", le Sénat "reste un espace de stabilité pour nos institutions", a déclaré le président du bureau d'âge.
Il avait ensuite nommé les candidats en lice, le nom de Gérard Larcher étant chaleureusement applaudi sur les bancs de la droite.
"Rassurez-vous, ce n'est pas un vote par applaudissements", a alors plaisanté M. Vanlerenberghe, avant de lancer les opérations de vote.
Les sénateurs se sont succédé à la tribune par ordre alphabétique pour voter à bulletin secret, chaque élu se déplaçant à l'appel de son nom pour placer son bulletin dans l'urne. M. Larcher s'est levé d'un bond à l'appel de son nom pour aller voter.
Le groupe LREM renommé
En terrain conquis, Gérard Larcher avait néanmoins adressé à ses collègues "un projet" qui fait le bilan de son action et dresse les objectifs du prochain mandat de trois ans.
Il y répète son mantra : "Au Sénat, on ne dit jamais oui par discipline, jamais non par dogmatisme".
"Les temps qui viennent s'annoncent difficiles", prévient-il, appelant les élus de la Haute assemblée à être des "+réducteurs+ de fractures, celles qui minent et divisent notre pays", et des "+reconstructeurs+ de la confiance entre nos concitoyens, leurs élus et les corps intermédiaires, entre les territoires et l'exécutif".
Le sénateur des Yvelines réaffirme sa volonté que le Sénat, qui représente les territoires, "participe à un rééquilibrage des pouvoirs au profit des collectivités".
Au sein de l'institution, il souhaite poursuivre "le processus de modernisation" des procédures de fabrication de la loi.
Le Sénat ne reprendra ses travaux législatifs dans l'hémicycle que le 13 octobre, avec un programme prévisionnel qui s'annonce chargé avant les incontournables que sont le projet de loi de finances et le budget de la Sécu, mais aussi la proposition de loi "zéro chômeur de longue durée", le projet de loi prolongeant le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire, le projet de loi recherche...
D'ici là, l'institution devra encore terminer de se mettre en ordre de marche, avec mardi prochain 6 octobre la constitution de son bureau définitif et mercredi 7 octobre celle des bureaux des différentes commissions.
Les huit groupes politiques ont désormais leur président, tous reconduits, sauf M. Gontard nouvellement élu : Bruno Retailleau (LR), Hervé Marseille (centriste), Patrick Kanner (PS), Eliane Assassi (CRCE à majorité communiste), Claude Malhuret (Indépendants) et Jean-Claude Requier (RDSE à majorité radicale). François Patriat a été reconduit à la tête du groupe de la majorité présidentielle, renommé Rassemblement des Démocrates, Progressistes et Indépendants (RDPI).