Vo Hông Phuc a accordé une interview au journal Dâu Tu (Investissement) sur le programme de croissance verte de l'Asie, un des thèmes majeurs à l'ordre du jour de la 19e conférence du Forum économique mondial sur l'Asie de l'Est qui s'est achevée le 7 juin à Hô Chi Minh-Ville.
* Quels points de vue du Parti et de l'État vietnamiens en matière de développement durable, et quelle place celui-ci a dans la stratégie de développement socioéconomique du Vietnam ?
La stratégie de développement socioéconomique pour la période 2001-2010 a pour double objectif principal de sortir le Vietnam de son statut de pays sous-développé et d'une meilleure vie matérielle comme spirituelle de la population, ce dans le but d'être industrialisé en 2020. Mais ce double objectif en comprend un autre, celui d'un développement durable et efficace, et non pas seulement rapide. En d'autres termes, il s'agit de bénéficier d'une croissance économique stable, d'élever le niveau du peuple, d'éviter toute récession et, plus encore, de ne pas obérer le futur des générations à venir avec une dette publique démesurée.
En fait, cette stratégie considère qu'un développement social durable n'est rien d'autre que le progrès social, la disparition de la malnutrition ainsi que la réduction de la pauvreté et des fléaux sociaux.
Mais ce développement durable ne se limite pas au social, il concerne également, bien sûr, l'environnement : exploitation et utilisation raisonnée des ressources naturelles, protection de l'écosystème, ce qui se traduit concrètement par prévention, contrôle et traitement rigoureux de la pollution.
* Développer la production respectant l'environnement et réduire les émissions de gaz à effet de serre impliquent de lourds investissements. Est-ce financièrement faisable pour les entreprises vietnamiennes qui pour la plupart ne sont que PME ? Qu'envisage le gouvernement pour les soutenir ?
La communauté des entreprises contribue pour une large part au développement durable grâce à l'emploi de technologies épargnant l'environnement en permettant d'économiser les matières premières et de fabriquer des "produits verts". Il est vrai que l'un des plus grands défis réside dans le financement de l'amélioration des infrastructures techniques pour la protection de l'environnement comme pour l'acquisition de l'équipement de traitement des rejets des PME. Le gouvernement prend déjà des politiques et réglemente ce domaine. Il les encourage plus particulièrement à employer des technologies propres et à développer les domaines afférents à la protection comme à l'amélioration de l'environnement. Actuellement, l'État continue d'élaborer les critères et principes de production bio tout en encourageant la coopération entre établissements de production et chercheurs spécialisés dans les bio-technologies de production.
* Que pouvez-vous dire des prochaines orientations du gouvernement en matière de coopération internationale afin d'accélérer le développement durable au Vietnam ?
Le Vietnam est dynamique dans la coopération internationale, notamment celle touchant au développement durable. En dehors de la transposition des conventions internationales, le gouvernement poursuit la mise en oeuvre de politiques de réforme attirant la participation de tous acteurs étrangers en vue d'appliquer sa stratégie de développement durable. La coopération dans les secteurs de l'éducation et de la formation, des sciences et des technologies, et plus particulièrement du transfert de technologies propres, est privilégiée.
Dans le cadre des dialogues, le Vietnam participe également à l'institution de coopération efficace afin de bénéficier de l'assistance de partenaires étrangers. En réalité, le Vietnam s'efforce toujours de développer les liens avec la communauté internationale, en particulier en matière de contrôle des émissions de gaz à effet de serre, de pollution par produits chimiques et autres déchets dangereux, de protection de l'environnement maritime et de la biodiversité. La coopération avec les pays de la région Asie-Pacifique et ceux de l'Asie du Sud-Est dans le développement durable, tout comme protection de l'environnement, figure parmi les priorités. Les collaborations pour un développement durable dans la sous-région du Mékong, celles avec les bailleurs de fonds et les organisations internationales pour employer efficacement les aides publiques au développement, attribuées pour le développement durable, sont également un objectif à atteindre. Le Parti et l'État encouragent encore les contributions de la communauté des Vietnamiens à l'étranger, en particulier des hommes d'affaires et des intellectuels, dans le même but.
Phuong Mai/CVN