>>Transparence sur les vaccins, la France sous la menace du variant anglais
>>Plus de 220.000 vaccinés en Inde, restrictions en Europe
>>Variants contagieux : le comité d'urgence de l'OMS réclame plus de séquençage
Un indien Guarani, avec sa fille dans les bras, après avoir reçu une injection du vaccin Sinovac contre le COVID-19 à Marica (État de Rio de Janeiro state) au Brésil, le 20 janvier. |
Le variant britannique, beaucoup plus contagieux que ne l'était le virus SARS-CoV-2 originellement, et qui inquiète nombre d'États, n'était présent que dans 50 pays au 12 janvier. Il est désormais identifié dans 60 pays et territoires, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les autorités chinoises ont fait état mercredi 20 janvier de premiers cas à Pékin liés à ce variant. Le signal est particulièrement fort : le COVID-19 était apparu fin 2019 en Chine, à Wuhan (centre).
À coups de quarantaines forcées et de verrouillages de provinces entières, la Chine était parvenue dans les mois suivants à juguler l'épidémie sur son territoire, alors que le virus se répandait sur toute la planète.
Pékin a par ailleurs annoncé mercredi le confinement strict de cinq résidences de Daxing, une banlieue du sud de la capitale, après la découverte de nouveaux cas localement. Ce confinement concerne quelques dizaines de milliers de personnes, soit une petite fraction des 21 millions d'habitants de la capitale.
Plusieurs centaines de malades ont été identifiés ces dernières semaines dans le nord et le Nord-Est du pays, où des millions de personnes ont été confinées ou doivent restreindre leurs mouvements.
Les autres variants
Le variant sud-africain du coronavirus se diffuse lui plus lentement et est présent dans 23 pays et territoires, soit 3 de plus qu'au 12 janvier, a précisé l'OMS.
Mais il risque de poser un autre problème: plusieurs nouvelles études semblent confirmer que, contrairement au variant anglais, il risque d'échapper au moins partiellement à la protection espérée des vaccins contre le COVID-19.
L'OMS a aussi indiqué suivre la diffusion de deux autres variants apparus au Brésil, le P1, signalé dans l'État de l'Amazonas et détecté aussi au Japon sur quatre personnes venues du Brésil, et un autre variant.
À Manaus, dans l'État de l'Amazonas, les médecins sont frappés par la virulence de la deuxième vague, qui a débordé les hôpitaux, confrontés à une pénurie dramatique d'oxygène, et s'interrogent sur le lien entre ce nouveau variant.
La rapidité de la dégradation de l'état de santé des malade notamment surprend. "Quand l'ambulance arrive au domicile, le malade est déjà décédé", a dit le docteur Ruy Abrahim à l'AFP.
La pandémie a fait au total au moins 2.058.226 morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP mercredi 20 janvier.
Les États-Unis sont le pays ayant recensé le plus grand nombre de cas (plus de 24 millions) et de morts (plus de 400.000), selon le dernier comptage de l'université Johns Hopkins.
Pas de Saint Patrick
Investi mercredi 20 janvier à Washington, le nouveau président américain élu Joe Biden a réaffirmé que la lutte contre la pandémie serait l'une de ses priorités, prévenant que les États-Unis allaient entrer dans "la phase la plus mortelle du virus".
"Nous devons laisser de côté la politique et affronter enfin cette pandémie en tant que Nation", a-t-il martelé, alors que son prédécesseur a constamment minimisé la crise sanitaire
Parmi les premières mesures, M. Biden a ordonné le retour des États-Unis au sein de l'OMS, après le retrait décidé par son prédécesseur Donald Trump en 2020.
En Europe, les Pays-Bas ont annoncé l'instauration d'un couvre-feu à partir de vendredi 22 janvier et jusqu'au 10 février, qui s'étendra de 20h30 à 4h30.
Le Royaume-Uni et le Portugal ont atteint de nouveaux records de mortalité quotidienne du COVID-19, avec respectivement 1.820 et 219 morts.
En Allemagne, où près d'un millier de décès du coronavirus ont été enregistrés mardi, la chancelière Angela Merkel a annoncé durcir les restrictions et les prolonger jusqu'au 14 février.
Elle a aussi prévenu qu'un rétablissement des contrôles entre pays de l'UE n'était pas exclu. Le gouvernement français s'est dit aussi mercredi 20 janvier à une telle option.
Le Royaume-Uni a annoncé fermer à compter de mercredi 20 janvier ses frontières aux arrivées de tous les pays d'Amérique du Sud et du Portugal en raison du nouveau variant brésilien.
En Irlande, la célèbre parade de la Saint-Patrick prévue le 17 mars à Dublin a été annulée pour la deuxième année consécutive.
Et en France, il ne sera toujours pas possible de faire du ski alpin dans le pays, où la situation sanitaire est toujours dégradée, les autorités ayant décidé mercredi de ne pas rouvrir les remontées mécaniques le 1er février.
La Turquie au pas de course
À ce jour, selon un décompte de l'AFP, au moins 60 pays ou territoires, regroupant 61% de la population mondiale, ont lancé leur campagne de vaccination. Mais 11 pays concentrent 90% des doses injectées.
Inde, Brésil Russie... les campagnes massives se lancent ou se poursuivent un peu partout dans le monde, avec des fortunes diverses, toujours d'énormes contraintes logistiques, et la défiance des sceptiques, voire des anti-vaccins.
Les autorités russes ont déposé une demande d'enregistrement dans l'Union européenne du vaccin Spoutnik V et attendent un "premier examen (des documents envoyés, ndlr) en février".
En Turquie, les autorités ont annoncé avoir vacciné plus d'un million de personnes en moins d'une semaine.
En Europe occidentale, c'est la réduction temporaire et les retards de livraisons de Pfizer/BioNTech en Europe qui continuent de faire polémique.
L'Italie compte prendre "dans les prochains jours" des actions légales contre le laboratoire Pfizer. Le Danemark doit revoir à la baisse de 10% ses objectifs de vaccination au premier trimestre.
Malgré la situation sanitaire mondiale, les responsables des Jeux olympiques de Tokyo, prévus cet été après avoir été reportés l'an dernier, se sont dits "inflexibles" sur ce nouveau calendrier, n'excluant cependant pas que les compétitions se tiennent sans spectateurs.
AFP/VNA/CVN