Le transfert de contrôle en Surobi, premier pas du retrait français

L'armée française, en transférant officiellement le 12 avril le contrôle du district de Surobi aux forces de sécurité afghanes, a effectué son premier grand pas vers un retrait massif de ses troupes d'Afghanistan.

La France effectue le 12 avril son premier grand pas vers un retrait massif de ses troupes d'Afghanistan

"C'est un moment extrêmement important. Il marque le travail accompli par nos militaires et nos équipes civiles, qui a rendu possible cette transition. Aujourd'hui, les autorités afghanes sont en première ligne pour assurer aussi bien la sécurité que le développement de ce district", s'est félicité Bernard Bajolet, l'ambassadeur de France en Afghanistan.

Le 12 avril, le drapeau français a été descendu d'un mât placé au centre de la base de Surobi, alors que la bannière afghane y trônait encore, devant des dizaines de troupes des deux pays au garde à vous.

"La transition est un honneur et une aubaine pour les Afghans", a estimé Ahmadullah Alizai, le gouverneur de Kaboul, affirmant que l'Afghanistan a désormais la "responsabilité" de "défendre ses territoires" et de "reconstruire" le pays.

Le passage de la Surobi sous contrôle afghan fait partie d'un plan global de transfert des territoires contrôlés par l'ISAF, la force de l'OTAN en Afghanistan, présente dans le pays depuis fin 2001, aux autorités nationales, avant un départ des troupes étrangères du pays fin 2014.

Ce retrait, malgré dix années de présence étrangère, est qualifié de prématuré par de nombreux observateurs en raison du niveau d'impréparation des forces de sécurité afghanes.

Malgré la présence de 130.000 soldats de l'ISAF, aidant 352.000 militaires  et policiers afghans, Kaboul n'a pas réussi à défaire l'insurrection menée par les talibans. Les attaques ont repris de plus belle depuis la fin de l'hiver.

En Surobi, officiels afghans et français se sont toutefois voulus optimistes. Les forces afghanes "sont déjà capables d'assurer la sécurité de ce district", a réagi le général Jean-Pierre Palasset, commandant de forces françaises en Afghanistan. "Depuis quatre à cinq mois, ce sont eux qui mènent les actions principales de manière autonome. Nous agissons en appuis, soit dans le conseil, soit dans des capacités qu'ils n'ont pas", a-t-il ajouté.

Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé fin janvier un retrait anticipé à fin 2013 de l'armée française d'Afghanistan. Celle-ci contrôlait jusqu'au 12 avril le district de Surobi, relativement apaisé, et la province de Kapisa (Nord-Est), beaucoup plus instable, notamment en raison de la présence de talibans.

Entre 80 et 100 insurgés sont recensés en Surobi, contre 800 en Kapisa, selon le général Nazar. La date du transfert de la Kapisa aux autorités afghanes devrait être annoncé "incessamment" par le président afghan Hamid Karzaï, selon M. Bajolet.

"Le retrait de nos soldats répond à un certain nombre d'engagements de la France et aussi de contraintes logistiques qu'il faudra prendre en compte. Ensuite, il appartiendra aux autorités politiques issues des prochaines élections de décider du rythme de ce retrait", a remarqué l'ambassadeur de France à Kaboul.

L'armée française, qui a compté jusqu'à 4.000 hommes en Afghanistan au plus fort de sa présence, n'en a plus que 3.400 sur le terrain afghan. Huit cents nouveaux militaires tricolores quitteront le pays dans l'année, selon le scénario actuellement retenu.

AFP/VNA/CVN

                       

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top