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Trân Dang Dang Khoa a fait le tour du monde en 1.111 jours en moto. |
Photo : TT/CVN |
Quand on parle de personnes osant sortir de leur zone de confort pour réaliser leur rêve, le jeune homme Trân Dang Dang Khoa est certainement l’un des premiers exemples qui viennent à l’esprit.
Âgé d’une trentaine d’années avec un emploi stable, Dang Khoa a pourtant décidé de tout plaquer pour partir faire le tour du monde à moto. C’est en juin 2017 que son périple commence à la porte-frontière de Môc Bài dans la province méridionale de Tây Ninh. Jusqu’à son retour au Vietnam en juin 2020, son voyage a duré exactement 1.111 jours.
Naturellement, à cause de la pandémie de COVID-19 pesant toujours sur le monde, le jeune bourlingueur a dû mettre un terme à son voyage plus tôt que prévu et expédier sa moto par voie maritime afin de prendre l’avion pour retourner au Vietnam. Début juin, il était encore au Mozambique et attendait que tombe la date de son vol retour pour le Vietnam. À ce moment-là, il ne souhaitait qu’une chose : pouvoir rentrer et retrouver sa famille. Heureusement, quelques jours plus tard, l’ambassade du Vietnam au Mozambique lui annonça que son vol retour décollerait le 15 juin.
Aussitôt débarqué au pays natal, il n’a cependant pas pu rentrer immédiatement auprès des siens et a dû rester dans une zone de quarantaine dans la province septentrionale de Hung Yên. "Cela n’a pas vraiment été une nouvelle qui m’a réjoui, mais c’est avec toute la bonne volonté du monde que je m’y suis soumis. Je n’avais pas vu mes proches pendant 1.111 jours, donc le fait d’attendre 14 jours de plus au final, ce n’était pas grand-chose !", partage-t-il.
Avant d’ajouter que quand il était encore à l’étranger, de nombreuses personnes rencontrées lui vantèrent les moyens de lutte et de prévention adoptés par le Vietnam contre le virus.
Vadrouille et philosophie
Dang Khoa n’a pas pu rentrer au Vietnam par la porte-frontière de Môc Bài, où il avait initialement commencé son voyage, comme il le voulait. Mais cela importe peu en fin de compte car, tout bien considéré, il est arrivé à effectuer un voyage inoubliable, à apprécier de beaux paysages dans le monde et à apprendre des leçons de vie significatives grâce à ce périple. Il n’aurait jamais imaginé que le premier repas qu’il ait pris soit dans une zone d’isolement, mais "c’était vraiment un délicieux repas typiquement vietnamien", confie-t-il.
Posant devant la tour Eiffel. |
En ce qui concerne ses expériences relatives au COVID-19, la première fois qu’il a entendu parler de la pandémie, il se trouvait à Madagascar le 23 janvier, soit le 29e jour du 12e mois lunaire (la veille du Réveillon du Têt).
Sur le chemin, "j’ai pu voir des mariages et des enterrements. J’ai constaté que le cercle de la vie - naissance - vieillesse - maladie - mort - n’épargne personne. Ainsi, il ne faut pas gaspiller son temps dans la tristesse ou la rancœur, essayons de s’entraider du mieux que nous pouvons !", affirme-t-il.
Le vadrouilleur a reçu beaucoup d’aide de la part d’inconnus lors de son voyage. "Je me suis aperçu que la gentillesse se trouvait partout dans le monde et qu’elle fait le bonheur des gens. Parfois, il ne faut pas hésiter à accepter d’être aidé. En plus, aider les autres est une bonne manière d’être plus heureux", fait-il part.
Bien que certains incidents et problèmes ne puissent être évités en chemin, comme la perte ou le vol d’objets, Dang Khoa croit toujours que la majorité des gens dans le monde sont bons. "Dans chaque partie du monde, il y aura toujours de bonnes et de mauvaises personnes, mais à l’issue de ce périple, je trouve que le monde est majoritairement bon", admet-il.
En plus d’enrichir ses connaissances, ce voyage lui a permis de changer son point de vue et ses préjugés envers les mœurs des pays qu’il a visités. "Je pensais par exemple qu’en Inde, on maltraitait les femmes et les filles. Mais quand j’y étais, j’ai trouvé que ces faits étaient plutôt rares et que ces crimes étaient sévèrement punis par la justice", fait-il savoir.
Envie de découvrir les cultures
En faisant le tour du monde, Dang Khoa tenait non seulement à visiter les fameuses tours Eiffel et de Pise ou encore la Statue de la Liberté, mais aussi et surtout à voir et découvrir les hommes des quatre coins du monde, les cultures et les relations entre être humains dans les lieux qu’il a parcourus. Il n’aime pas voyager en avion car "cela ne me donne pas d’émotions et ne me permet pas de ressentir la transition de sociétés entre les territoires", ajoute-t-il.
Dang Khoa a voyagé à travers le monde, mais à ses yeux, le lieu le plus beau reste toujours son pays natal en partie car c’est là que se trouvent sa famille et ses amis. "Le Vietnam est certes un pays bruyant et possède encore de nombreux défauts mais cela reste mon pays", conclut-il.
Le vadrouilleur compte, dans un avenir proche, sortir un livre portant sur son périple autour du monde. L’argent recueilli sera reversé aux enfants défavorisés. Le jeune homme ne veut pas vendre sa moto, son compagnon de route. Il la gardera pour toujours comme souvenir d’une grande expérience de sa vie.
Mai Quynh/CVN