Quang Nam
Un archéologue italien amoureux de Hôi An

Federico Barocco est un archéologue italien installé à Hôi An. Il partage son temps entre la recherche d’antiquités et sa petite famille. Il considère le Vietnam comme sa seconde Patrie.

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Federico Barocco heureux avec sa famille à Hôi An, province de Quang Nam (Centre).
Photo : TT/CVN

La boutique du Docteur en archéologie Federico Barocco se situe au 36, rue Trân Phu, ville de Hôi An, province de Quang Nam (Centre). Auparavant, c’était un atelier de pâtisserie d’un ressortissant chinois. Après l’avoir loué à un habitant de Hôi An, l’archéologue italien y a aménagé des salles d’exposition où s’étalent de jolies antiquités vietnamiennes : céramiques, instruments aratoires... Cette collection est le fruit des années de vadrouilles à travers le pays.

"Je suis venu travailler au Vietnam en 2003. Ce pays, je le considère comme ma seconde Patrie. Je suis toujours ému par les antiquités vietnamiennes. Dans l’ambition de faire une collection admirable, j’ai dépensé sans compter. Chaque objet a sa propre histoire que j’aime conter aux visiteurs", confie-t-il. Outre ses connaissances profondes en archéologie, il étonne les visiteurs par son vietnamien parfait.

En 2001, une fois diplômé de l’Université de Rome, spécialisation en archéologie, Federico Barocco fut envoyé travailler au Laos dans le cadre d’un projet de coopération entre ce pays et l’UNESCO.

Deux ans après, il poursuivit sa mission au Vietnam, basé dans l’ancienne et jolie ville de Hôi An. Cet amoureux des vieilles pierres tomba d’emblée sous le charme de cette bourgade, de ses vestiges historiques, de ses anciennes bâtisses japonaise, italienne ou chinoise.

Une famille, une maison, une vie heureuse

Federico Barocco et son épouse vêtus de costumes traditionnels vietnamiens le jour de leur mariage.
Photo : TT/CVN

"J’aime la vie paisible d’ici. À travers les anciens livres et documents, je sais que Hôi An était autrefois un port de commerce important où accostaient des bateaux étrangers. Nombre de commerçants italiens ont vécu ici. Leurs tombes le prouvent encore… Moi aussi, je compte vivre ici toute ma vie", explique-t-il.

Parmi les étrangers installés à Hôi An, Fédérico Barocco doit être le premier à avoir acheté un terrain en banlieue pour faire construire une maison. "C’est le nid idéal pour ma petite famille", exprime-t-il.

Et de raconter son histoire d’amour, celle le liant à une jeune femme française d’origine vietnamienne, rencontrée à Cu Lao Cham, jolie île au large de Hôi An. "Début 2009, mon groupe d’archéologues réalise une étude sur l’île de Cu Lao Cham qui renferme des vestiges du Champa. Chaque jour, de Hôi An, on prenait un bateau pour s’y rendre. Un matin, je vois sur l’embarcadère une famille française qui a du mal à trouver un bateau. Je les invite à embarquer avec nous", se rappelle l’archéologue italien.

Dao Thu Thanh, jeune fille d’origine vietnamienne adoptée à l’âge de deux ans par cette famille, est à bord. Des sentiments entre les deux jeunes gens naissent alors... Et puis, le temps passe. Les deux amoureux prouvent que le proverbe "loin des yeux, loin du cœur" n’est pas toujours vrai. À tel point que fin 2009, leur mariage a lieu en France. Un mariage à la vietnamienne, où les deux mariés portent des costumes traditionnels vietnamiens : áo dài (tunique à deux longs pans) et khan xêp (turban). "C’est moi qui les avait fait confectionner au Vietnam", vante-t-il avec un sourire.

Après le mariage, Federico Barocco continue de travailler à Hôi An, et son épouse Thu Thanh, en France. "+Chérie, vient vivre avec moi au Vietnam. Mon cœur appartient déjà à Hôi An+. C’est comme cela que j’ai cherché à persuader ma femme, jour après jour, par téléphone bien sûr", partage Federico, qui a toujours rêvé d’une "vie dans une jolie maison en banlieue, avec des enfants beaux comme des anges".

Et puis finalement le rêve de l’Italien se concrétise. Les deux époux se retrouvent, achètent un arpent de terrain dans le quartier de Câm Nam, en banlieue de Hôi An, où ils bâtissent une maison d’architecture vietnamienne.

"Nous avons une vie heureuse ici. Chaque jour, je m’absorbe dans mes activités archéologiques, ma femme mène ses affaires commerciales dans notre boutique, et mes enfants vont à l’école dans le centre-ville. Je suis content !", avoue Federo Barocco, heureux d’avoir trouvé son petit coin de paradis.

Nghia Dàn/CVN

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