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Dào Thi Phuong Anh. |
Dào Thi Phuong Anh travaille depuis sept ans comme guide touristique pour l’agence BesTour. Quand le Service des affaires extérieures de Hanoï s’est mis à recruter des interprètes bénévoles pour aider les étrangers confinés dans la capitale, elle a immédiatement envoyé sa candidature, au grand dam de ses proches, lesquels craignaient qu’elle ne fût contaminée.
"Je dois avouer que j’ai eu un peu peur, au début", confie-t-elle. "Pas peur de mourir parce que je savais bien que les médecins vietnamiens étaient parfaitement préparés et surtout que personne ne serait laissé sur la touche. J’avais peur, en fait, d’être une contaminée asymptomatique et de contaminer d’autres personnes autour de moi".
Comme Phuong Anh parle couramment l’anglais, sa candidature a été retenue. Elle est donc partie travailler dans une base militaire de Son Tây, en banlieue de Hanoï, où étaient accueillis des centaines de citoyens allemands, britanniques, espagnols et sud-coréens, auxquels elle a dû expliquer la nécessité de la quatorzaine obligatoire et les règles inhérentes au bon fonctionnement du centre de confinement. Naturellement, elle était aussi présente auprès du personnel soignant, en qualité d’interprète. Ces 14 jours l’auront en tout cas marquée…
"Je suis arrivée à la base au moment du pic de l’épidémie au Vietnam", se souvient-elle. "La plupart des personnes confinées étaient des Européens, le taux de contamination étant beaucoup plus élevé en Europe qu’en Asie. On a pu remarquer que tous les vols en provenance d’Europe transportaient des contaminés. Mais ce qui m’a le plus frappée, c’est de voir la disproportion entre le nombre de soldats et de personnes confinées : de l’ordre de 12 pour 800 ! Ils devaient tout faire : préparer les locaux, la nourriture, s’occuper des opérations de désinfection, garantir la sécurité du centre… Mais ils se sont acquittés de toutes ces tâches avec beaucoup de diligence, je dois dire !"
Si au départ, les étrangers étaient perdus à cause de la barrière linguistique, ils ont rapidement pu coopérer avec les autorités vietnamiennes, grâce notamment à Phuong Anh et aux autres bénévoles. Beaucoup d’entre eux ont d’ailleurs tenu à manifester leur reconnaissance envers le Vietnam, qui les a protégés, quitte à mettre les réseaux sociaux à contribution. Mais rien n’aurait été possible sans le dévouement dont ont fait preuve les interprètes, comme le fait remarquer Cao Huy Hoàng, un Hanoïen. "Au Vietnam, il y a eu un certain nombre de patients étrangers, qui avaient besoin d’une assistance linguistique", explique-t-il. "Pour les médecins aussi, il était certainement utile d’avoir des interprètes à disposition, pour mieux comprendre l’état de santé des malades. Tous ces bénévoles ont aidé le Vietnam à gagner son combat contre le COVID-19 !"
Le 5 juin, Dào Thi Phuong Anh a été distinguée par les autorités de Hanoï : une juste récompense pour 14 jours de dévouement et d’abnégation.
VOV/VNA/CVN