Handballeuses françaises
Le temps des célébrations, avec l'Euro-2018 en tête

Championnes du monde ! Médaille d'or au cou, les handballeuses ont été accueillies par une belle cohue à leur retour en France lundi 18 décembre en fin de matinée et elles peuvent déjà se projeter avec gourmandise sur l'Euro-2018, qui aura lieu dans l'Hexagone dans un an.

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La capitaine de l'équipe de France féminine de handball Siraba Dembélé, le 18 décembre à Roissy.

Derrière leur capitaine Siraba Dembélé brandissant la Coupe, les Françaises sont apparues à Roissy devant une poignée de supporters, de nombreux photographes et caméras et un drapeau bleu-blanc-rouge barré d'un "merci".

"On a très peu dormi, a raconté Siraba Dembelé. On ne réalise pas encore, mais on est vraiment très heureuses de voir tout ce monde qui est venu nous attendre et nous féliciter".

"On est parties depuis le 21 novembre. Dans l'équipe, il y a des mamans. Et là, on revient avec une breloque, c'est le plus beau des cadeaux", a souligné Béatrice Edwige.

Médaille d'or au cou, elles ont posé pour les nombreux photographes et caméramen présents.

Puis elles se sont engouffrées dans un autobus direction la capitale, pour poursuivre les célébrations de leur titre, avant d'être reçues par Emmanuel Macron à l'Élysée en début de soirée.

"Tout le monde voudra qu'on gagne"

Lors de cet hommage officiel, le chef de l'État a rendu hommage à "un collectif de femmes hors du commun" et a salué "un exploit exceptionnel", sans manquer de se projeter déjà vers l'Euro-2018. "Je vous le dis tout de suite, et c'est pour ça que je voulais vous voir, il n'est même pas question qu'on ne le gagne pas", a-t-il lancé.

Le président Emmanuel Macron (centre) rend hommage aux handballeuses françaises championnes du monde lors d'une allocution au Palais de l'Élysée, le 18 décembre.

Cinq villes accueilleront le tournoi du 29 novembre au 16 décembre : Nancy, Nantes, Brest, Montbéliard et Paris. Les demi-finales et la finale se tiendront à Bercy et tout le monde espère bien sûr en un nouveau titre des Bleues.

Il sera d'autant plus alléchant qu'il sera accompagné d'un billet direct pour les jeux Olympiques de Tokyo en 2020, gage d'une préparation dans la sérénité.

C'est la rançon du succès : les attentes seront très élevées. "Championnes du monde ou pas, un Euro à la maison, c'est de la pression. Tout le monde voudra qu'on gagne, et maintenant encore plus !", reconnaît Siraba Dembélé.

Pour le sélectionneur Olivier Krumbholz, il s'agira de "gérer intelligemment le succès, de gagner en confiance tout en gardant l'humilité et de continuer à travailler". "Parce que l'Euro sera très dur", prévenait-il déjà quelques minutes après la victoire sur la Norvège (23-21), à Hambourg.

Les 10 derniers vainqueurs du championnant du monde de handball féminin.

Les perspectives sont bonnes car l'équipe n'est pas vieille. Aucune joueuse n'a prévu de prendre sa retraite, surtout pas la capitaine Siraba Dembélé.

"Quand tu vois la moyenne d'âge, tu n'as pas du tout envie d'arrêter. J'en veux encore plus. Je veux continuer tant que je pourrai courir", dit l'ailière, une des plus âgées, à seulement 31 ans.

Confiance au zénith

De jeunes joueuses ont commencé à mettre le nez à la fenêtre pendant le Mondial et pourraient prendre une place prépondérante dès l'année prochaine. C'est le cas d'Orlane Kanor, 20 ans, qui a montré un culot monstre pour marquer deux buts cruciaux en finale.

Il y a aussi Kalidiatou Niakaté (22 ans), qui a fait de belles choses au Mondial, Jannela Blonbou (19 ans), qui était en Allemagne mais n'a pas joué, et peut-être d'autres qui sortiront de l'équipe championne d'Europe juniors l'été dernier.

La victoire a porté la confiance des Bleues à un niveau inégalé, d'autant qu'elle a été remportée, avec la manière, sur la Norvège, la grande nation du handball féminin qui battait tout le temps la France.

"Avoir prouvé qu'on pouvait battre la Norvège, ça fait du bien à l'ego et ça va nous faire passer un cap. Ca nous fait un bien fou psychologiquement. On n'aura plus peur. Elles commenceront, elles, à avoir un peu peur et ça va les calmer un peu aussi", a dit la demi-centre Estelle Nzé-Minko, comme si elle anticipait un nouveau choc avec les Scandinaves.

Pourtant, Siraba Dembélé en est convaincue, il y a encore de la place pour progresser. "Ce qui me donne de l'espoir et de l'enthousiasme c'est que, même si on est championne du monde, on peut jouer encore beaucoup mieux. On est à 65 ou 70% de ce qu'on peut faire. En défense, il n'y a rien à dire, je pense qu'on est les meilleures du monde. Par contre en attaque on peut s'améliorer".

Au-delà de 2018, Krumbholz est persuadé que la France continuera à compter dans le hand féminin. "Même si on sera peut-être un peu tendu sur un ou deux postes dans les deux-trois ans à venir, on gardera une équipe très solide. On lancera un grand plan pour préparer les JO-2024 à Paris qui seront la compétition du siècle", dit-il.

AFP/VNA/CVN

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