Ligue 1 : l'arbitrage vidéo mis en place la saison prochaine

Après l'Allemagne et l'Italie, et en même temps que la prestigieuse Liga espagnole, la Ligue 1 de football sera arbitrée à l'aide de la vidéo à partir de la saison prochaine. Un dispositif (VAR) qui n'a pas éteint les polémiques sur l'arbitrage là où il est entré en vigueur.

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Un arbitrage vidéo à Rome, lors du derby Roma-Lazio, le 18 novembre au Stadio Olimpico.
Photo : AFP/VNA/CVN

Un joueur qui s'écroule dans la surface, un attroupement de coéquipiers et d'adversaires revendicatifs que l'arbitre éloigne en dessinant, avec les bras, le rectangle d'un écran de télévision : la scène pourra se jouer dès le coup d'envoi de la saison prochaine de Ligue 1 a décidé la Ligue de football professionnel (LFP) jeudi 14 décembrelors de son assemblée générale d'hiver.

Ce sont les présidents de clubs qui ont annoncée la nouvelle à la sortie de cette réunion. "La vidéo sera en Ligue 1 la saison prochaine", a lancé le président de Guingamp Bertrand Desplat.

"Si tout est au point, on devrait commencer dès le début de saison" 2018/2019, a pour sa part observé le président de la Fédération française (FFF), Noël Le Graët. "Je crois que c'est une bonne initiative, tous les présidents de clubs le souhaitent, les arbitres aussi, les autres observateurs aussi je crois".

"Je pense qu'il faut faire comme la plupart des pays développés et suivre le mouvement. Au moins pour certaines actions, la vidéo est nécessaire", a pour sa part observé le président de Lyon Jean-Michel Aulas.

Alors que la FIFA a pour objectif d'introduire la VAR lors du Mondial-2018 - même si c'est trop tôt, selon le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin -, le championnat de France est donc le quatrième des grands championnats européens à se prêter aux expérimentations sur l'arbitrage vidéo.

Quatre situations de jeu

L'Italie et l'Allemagne l'utilisent depuis cette saison et la Liga espagnole l'utilisera la saison prochaine, dans le cadre d'expérimentations menées par l'IFAB, l'instance garante des lois du jeu du football. Seule la puissante Premier League ne s'est pas encore positionnée, même si l'assistance vidéo sera utilisée pour la première fois le 8 janvier prochain en Angleterre, pour un 3e tour de Coupe d'Angleterre entre Brighton et Crystal Palace.

Son utilisation est strictement encadrée par l'IFAB. La VAR ne peut être utilisé que dans quatre situations de jeu : après un but marqué, sur une situation de penalty, pour un carton rouge direct ou pour corriger une erreur d'identité d'un joueur sanctionné.

Sur les pelouses où il est entré en vigueur, l'arbitrage vidéo n'a pas totalement convaincu. Pour l'international allemand Sandro Wagner, qui évolue à Hoffenheim en Bundesliga, c'est à la fois une "bonne chose" et une "catastrophe". "En soi, c'est une bonne chose, si ça évite des erreurs, je suis pour. Mais sa mise en application n'est pas bonne, c'est une catastrophe", avait-il estimé début novembre.

L'attaquant de la Lazio, Ciro Immobile, reçoit un carton rouge face au Torino, le 11 décembre à Rome.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le dispositif n'a en effet pas mis un terme aux polémiques. Pas besoin de remonter plus loin que le week-end précédent la décision de la LFP pour en trouver trace : en Italie, le Corriere dello Sport a publié à sa Une pas plus tard que mardi 12 décembre "VARgogna", un jeu de mot avec "Vergogna", la honte.

"Jouer au water-polo"

En cause, un carton rouge au joueur de la Lazio Rome Ciro Immobile lors de la réception du Torino lundi 11 décembre, alors que l'arbitre semblait avoir demandé la vidéo pour une main dans la surface d'un turinois, Iago Falqué. La décision a été très mal perçue par la Lazio, dont le coach Simone Inzaghi a par exemple estimé que "le match a été décidé par l'arbitre". Un membre du club romain a même menacé de retirer le club du championnat !

D'autres grands noms râlent. "J'ai l'impression de jouer au water-polo (un sport où les arrêts de jeu sont très fréquents, ndlr). On ne peut pas s'arrêter toutes les trois minutes", a par exemple estimé le gardien de la Juventus Turin Gianluigi Buffon.

"Personne ne doit oublier que nous sommes dans l'expérimentation", avait toutefois averti début octobre auprès de l'AFP le patron de l'arbitrage français, Pascal Garibian, grand partisan de la VAR. "Le protocole technique peut-être devra évoluer. L'assistance vidéo, cela demande de l'entraînement. S'il n'y avait pas besoin d'expérimentations, tout le monde serait parti à fond." L'IFAB doit dire en mars prochain si la VAR s'inscrira ou non dans la durée.

AFP/VNA/CVN

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