Allemagne
Le sommet du Groupe des sept pays les plus industrialisés

La Commission européenne et le gouvernement grec se sont murés dimanche 7 juin dans des reproches mutuels, chacun attendant que l'autre bouge pour sortir de l'ornière les négociations visant à éviter à la Grèce un défaut de paiement.

Depuis la Bavière, où se tient dimanche et lundi les 7 et 8 juin un sommet du G7, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a déploré ne pas avoir reçu de nouvelles propositions de réformes de la Grèce, et a appelé le Premier ministre grec Alexis Tsipras à lui faire parvenir "dans un futur proche" une nouvelle liste.

De gauche à droite, Barack Obama, Angela Merkel, François Hollande, David Cameron et Matteo Renzi, lors d'un dîner de travail au sommet du G7 à Garmisch-Partenkirchen, le 7 juin

"Alexis Tsipras, mon ami, m'avait promis que d'ici jeudi soir 4 juin (dernier) il me présenterait une proposition alternative (....). Je n'ai jamais reçu cette proposition alternative" de réformes, a déclaré M. Juncker à Elmau, château bavarois qui abrite le sommet.

Mais depuis Athènes, une source gouvernementale a fait savoir que les propositions transmises en début de semaine devaient constituer la base de discussion, et qu'il n'y en aurait pas d'autres.

"Le gouvernement grec (...) attend avec intérêt les commentaires sur ses propositions" et est prêt à continuer à travailler "vers plus de convergence politique", selon cette source.

La Grèce négocie depuis des mois avec la Commission européenne, le FMI et la BCE, qui lui réclament des réformes structurelles en échange de 7,2 milliards d'euros d'aides financières, la dernière tranche d'un plan d'aide qui expire au 30 juin.

Le déblocage de cet argent est crucial alors que les caisses grecques sont vides et que des échéances de remboursement approchent. La Grèce doit 1,6 milliard d'euros au FMI ce mois-ci, et plus de 6 milliards d'euros à la BCE cet été.

Pour faire avancer les négociations bloquées, et sous l'impulsion entre autres de la chancelière allemande Angela Merkel et du président français François Hollande montés directement au front, les institutions ont soumis une liste de réformes à Athènes, incluant des coupes dans les retraites et une flexibilisation du marché du travail.

Mais M. Tsipras a rejeté les propositions des institutions comme "absurdes". Son ministre des Finances, Yanis Varoufakis, a renchéri dimanche 7 juin en les jugeant "limite insultantes", dans un entretien au journal Proto Thema.

Les institutions de leur côté jugent les engagements d'Athènes insuffisants et la réaction de M. Tsipras "décevante", a dit M. Juncker.

M. Tsipras, coincé entre les exigences des institutions et les promesses antiaustérité faites à ses électeurs, s'est entretenu samedi soir 6 juin avec M. Hollande et Mme Merkel.

Toutes les manœuvres en cours doivent éviter un défaut de paiement de la Grèce, qui pourrait conduire à une sortie de la zone euro, scénario catastrophe pour beaucoup.

"L'Union européenne est prête à aller très loin pour trouver un compromis avec le gouvernement grec", a assuré en parallèle dans un entretien au journal allemand Welt am Sonntag le président du Parlement européen Martin Schulz.

Le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel ont estimé dimanche 7 juin en Bavière que les sanctions contre la Russie devaient être maintenues jusqu'à ce que Moscou "respecte la souveraineté ukrainienne".

"Les deux dirigeants (...) se sont mis d'accord sur le fait que la durée des sanctions devrait être clairement liée à la mise en oeuvre complète par la Russie des accords de Minsk et au respect de la souveraineté de l'Ukraine", a indiqué la Maison Blanche à l'issue d'une rencontre entre les deux dirigeants en marge du sommet du G7.


AFP/VNA/CVN

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