Le Premier ministre grec Tsipras entre marteau et enclume pour éviter la faillite

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras est engagé dans une double épreuve de force avec les créanciers internationaux et l'aile dure de son parti, alors qu'il doit d'urgence conclure un accord pour éviter le défaut de paiement à la Grèce.

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Athènes a surpris cette semaine en n'honorant pas une échéance de sa dette et en optant pour le remboursement en une seule fois d'ici la fin du mois de la somme de 1,6 milliard d'euros dus en juin au Fonds monétaire international (FMI).

Cela laisse peu de temps à M. Tsipras pour parvenir à un accord avec ses créanciers et convaincre les responsables les plus radicaux de son parti, Syriza.

La Grèce, le FMI et l'Union européenne (UE) s'opposent depuis des semaines sur un plan de réformes d'austérité, qui conditionne le déblocage de 7,2 milliards d'euros restant à verser depuis l'automne 2014, dans le cadre du plan d’assistance internationale mis en œuvre en 2010.

Vendredi soir 6 juin, M. Tsipras affirmait au Parlement qu'Athènes était "plus près que jamais" d'un accord avec le FMI et l'UE, tout en qualifiant d'"absurdes" les exigences des créanciers. Une façon d'amadouer les frondeurs de son parti de gauche radicale.

Ses propos ont été fraîchement accueillis en Europe, alors que les dirigeants du G7 aborderont le sujet dimanche 7 et lundi 8 juin lors d'un sommet en Bavière.

Le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre grec Alexis Tsipras se sont entretenus le 6 juin en fin de journée pour faire "avancer les négociations avec la Grèce" sur le règlement de sa dette, a-t-on indiqué de source diplomatique française.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a, lui, refusé le 6 juin de prendre M. Tsipras au téléphone. "Je peux confirmer qu'il y a eu une demande pour un appel téléphonique (...) il n'a pas eu lieu ce samedi", a indiqué une porte-parole de la Commission.

Certains ont reproché au Premier ministre grec de "cracher dans la soupe". "Il y a un sentiment de lassitude et de déception parmi les créanciers", a précisé une source européenne, déplorant le ton "très agressif" de M. Tsipras.

Nouvelles mesures d'austérité

De son côté, le ministre des Finances français Michel Sapin a estimé samedi 6 juin que "le dialogue continue" avec la Grèce pour le règlement de la dette, en reconnaissant que certains des arguments d'Athènes n'étaient "pas sans légitimité".

Athènes a reporté le remboursement de 300 millions d'euros dus cette semaine au FMI et décidé de verser les quatre échéances restantes en une seule fois à la fin du mois. Il lui faut donc trouver 1,6 milliard d'euros en trois semaines.

Le ministre grec de l'Énergie, Panagiotis Lafazanis, chef de file des eurosceptiques au sein de Syriza et considéré comme influent sur un tiers du parti, a écarté l'hypothèse d'un accord : "il est évident qu'étant donné leurs exigences, il ne peut y avoir de convergence entre notre gouvernement et les institutions", selon des propos rapportés samedi par le quotidien britannique The Telegraph.

"La balle est maintenant dans l'autre camp", a ajouté le porte-parole du gouvernement, Gabriel Sakellaridis, cité par le journal Efimerida ton Syntakton précisant : "Nous mettons l'accent sur le dialogue, mais nous n'accepterons pas d'ultimatum."

Pour de nombreux militants de Syriza, y compris au gouvernement, le Premier ministre devrait organiser des législatives anticipées plutôt que d'accepter de nouvelles mesures d'austérité.


AFP/VNA/CVN

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