Le secteur des produits aquatiques s'oriente vers un développement durable

Le secteur des produits aquatiques s'oriente maintenant vers un développement en profondeur plutôt que vers un développement en largeur. Conséquence de quoi, le Département général des produits aquatiques élabore plusieurs orientations et méthodes de gestion pour la production. Avis des deux experts dans ce secteur.

* Vu Van Tam, vice-ministre de l'Agriculture et du Développement rural, chef du Département général des produits aquatiques

Les produits aquatiques "made in Vietnam" s'affirment de plus en plus dans le secteur de la pêche au niveau international. Le Vietnam est désormais le 6e exportateur mondial de ces produits et figure au 3e rang en matière d'aquaculture. Durant ces 25 dernières années, la valeur des exportations des produits aquatiques a augmenté considérablement : de 900.000 dollars en 1985 à 4,25 milliards en 2009. Chaque année, ces exportations rapportent au Vietnam environ 4,3-4,5 milliards de dollars et le secteur aquacole crée quelque 4,5 millions d'emplois.

Pourtant, le développement de ce secteur n'est pas encore durable, illustré par une instabilité du rythme de croissance. Plusieurs localités comme Quang Ninh, Binh Thuân, Kiên Giang ont confié des étendues d'eau aux aquaculteurs, à titre expérimental. Mais cela demeure des vues à court terme puisque sur le long terme, le secteur se heurte à maintes difficultés. En effet, les étendues maritimes ne sont pas l'apanage des aquaculteurs qui doivent cohabiter avec d'autres secteurs (transport, tourisme), ce qui n'est pas chose évidente. C'est la raison pour laquelle la question du perfectionnement du cadre juridique fait l'objet de toutes les attentions afin que tout le monde y trouve son intérêt.

Je pense que chaque secteur et chaque ministère concerné doivent disposer de leurs propres aménagements sur l'utilisation des étendues maritimes. Aménagements qui doivent tenir compte du facteur dit "durable". Le secteur aquacole a déjà promulgué une série de documents s'orientant vers l'élevage et l'exploitation durables, et en ce moment, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural élabore un projet sur la création d'une unité spéciale chargée de contrôler les activités menées par les pêcheurs en mer. Cette unité sera également spécialisée dans la coopération avec celles d'autres pays de la région. Le perfectionnement du système d'information pour la pêche est aussi un point sur lequel il faut particulièrement insister. Actuellement, le Département général de l'aquaculture a installé à titre expérimental 7.000 réceteurs-émetteurs pour fournir des informations aux pêcheurs.

* Chu Tiên Vinh, chef adjoint du Département des produits aquatiques

Le secteur des produits aquatiques est un secteur de pointe de l'économie nationale. À l'horizon 2020, sa valeur de production devrait connaître une hausse de 8-10% par an. À cette date, le pays devrait atteindre une production nationale de l'ordre de 65-70 millions de tonnes de produits aquatiques par an et table sur un chiffre d'affaires à l'exportation de 8-9 milliards de dollars. Le secteur prévoir de créer quelque 5 millions d'emplois. En 2020, environ 40% des travailleurs du secteur devraient avoir suivi une formation professionnelle.

Pour atteindre les objectifs fixés, dix projets, d'un capital de 57.000 milliards de dôngs, seront mis en route. Ils concernent l'aménagement général du développement du secteur, le développement de l'aquaculture maritime, de l'élevage des tilapies (ca rô phi), la construction des bateaux de pêche, la formation du contingent de cadres, la construction de villages de pêcheurs en bord de mer, la création de l'unité chargée du contrôle des activités menées par les pêcheurs en mer. Sans oublier les projets sur la gestion de la pêche, le transfert technique et la réorganisation des coopératives spécialisées dans la pêche.

Dans les années à venir, le secteur s'intéressera plus particulièrement à attirer les investissements de la part des entreprises, mais aussi sur la coopération plus étroite entre les entreprises de transformation et les éleveurs. L'aménagement des régions maritimes de grande envergure est aussi un point sur lequel il faut se pencher attentivement. L'élevage des produits comme crevettes d'eaux saumâtre, poissons pangasius (tra), mollusques... devra satisfaire aux normes fixées par VietGAP et GlobalGAP (les critères sur l'hygiène au niveau national et international). Quatre grandes pêcheries en haute mer seront installées dans le golfe du Bac Bô, la mer Orientale, les régions maritimes du Sud-Est et du Sud-Ouest.

Phuong Mai/CVN

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