* Pourriez-vous informer des tâches centrales du secteur éducatif pour l'année scolaire 2010-2011 ?
Le thème de cette nouvelle année scolaire est "Poursuite du renouvellement de la gestion et du renforcement de la qualité éducative". À côté de ses missions annuelles habituelles, le secteur se penchera sur plusieurs nouvelles tâches dont le projet de généralisation de l'enseignement maternel pour les enfants de 5 ans, le programme expérimental d'enseignement de l'anglais dès le primaire, le projet de développement des lycées et des collèges à options. En même temps, nous veillerons à doter les élèves de connaissances de base sur les règles de savoir-vivre.
Les tâches annuelles du secteur continueront d'être mises en œuvre mais avec des exigences resserrées. Il s'agira d'accélérer la construction des écoles en dur pour créer des conditions favorables aux élèves des régions reculées et montagneuses. En particulier, nous prêterons attention au réseau d'internats pour les élèves issus d'ethnies minoritaires en en modernisant les établissements existants et en construisant de nouveaux. Prochainement, nous proposerons au gouvernement des assistances en faveur des internats semi-publics pour qu'ils puissent améliorer leurs infrastructures. Conformément à la récente directive du Premier ministre Nguyên Tân Dung, le secteur collaborera aussi avec les ministères et services concernés pour organiser des conférences sur les mesures de développement de l'éduction dans 3 régions que sont le Nord-Ouest, le Tây Nguyên et le Nam Bô occidental où le système éducatif présente des retards par rapport aux autres localités du pays.
* Doter les élèves de connaissances sur les règles de savoir-vivre est une tâche centrale du secteur. Que va faire le ministère pour guider les établissements scolaires dans sa mise en œuvre ?
En réalité, il ne s'agit pas là d'une nouvelle tâche. L'année scolaire précédente, cette mission n'a pas été bien mise en oeuvre. Pour aider les élèves à adopter et suivre un mode de vie sain, pour leur éviter les maux sociaux, combattre la violence scolaire, nous renforcerons les cours sur les règles de savoir-vivre. Dans ce but, des formations ont déjà été organisées pour les enseignants. Les connaissances sur le savoir-vivre ont été introduites dans plusieurs disciplines et aussi dans les activités extra-scolaires. Par exemple, les élèves vivant dans le delta du Mékong seront dotées de connaissances sur les mesures de lutte contre les crues et les inondations. Les élèves des établissements scolaires situés à proximité des axes de communications (routes, voies ferrées), dans des centres urbains, seront sensibilisés au Code de la route ou aux méfaits de la sur-consommation des jeux en ligne. Ce ne sont que quelques exemples bien sûr.
De plus, un programme de coordination d'actions pour l'année scolaire 2010-2011 sur la poursuite du mouvement d'émulation "Édifier une école citoyenne avec des élèves actifs" a été signé entre le ministère de l'Éducation et de la Formation et celui de la Culture, du Sport et du Tourisme, l'Union de la jeunesse, l'Union des femmes et l'Association d'encouragement aux études.
* Depuis de nombreuses années, les responsables du secteur éducatif qui se succèdent sont des chefs d'établissements universitaires. Il en va de même pour vous. Pensez-vous rencontrer des difficultés en vous chargeant de l'enseignement général, une des activités du ministère ?
Je suis un enseignant et un gestionnaire d'université. Mais même en occupant ces fonctions, il me parait très difficile de comprendre tous les tenants et aboutissants liés à l'éducation universitaire. À mon avis, dans l'optique d'en apprendre toujours davantage, il faut échanger les diverses expériences. Dans le domaine de l'enseignement général, je possède quelques avantages : durant 6 ans, j'ai été vice-ministre de l'Éducation et de la Formation. J'ai participé aux activités des 3 comités de pilotage : Nord-Ouest, Tây Nguyên et Nam Bô occidental, au cours desquels j'ai dû réaliser missions sur le terrain dans les localités. C'est pourquoi, je comprends les questions les plus difficiles inhérentes à l'enseignement général national.
* Que pensez-vous des perspectives de l'éducation nationale pour les années à venir ?
La qualité de l'éducation ne peut pas s'améliorer du jour au lendemain, même si je souhaite, bien entendu, voir des changements rapides dans le secteur. Mais il faut toujours garder en mémoire que pour qu'il puisse y avoir des changements, il faut accumuler suffisamment de facteurs. Par exemple, si l'on veut affirmer avoir mis fin au processus d'alphabétisation, il faut que 95%-97% des analphabètes soient capables de lire et écrire. Ce qui revient à dire qu'en parallèle au désir ardent de faire avancer les choses, il faut toujours mettre en place des actions déterminées. Mais pour répondre à votre question, je crois que l'on peut être résolument optimiste quant aux perspectives de l'éducation nationale pour les années futures.
Linh Thao/CVN