Le réalisateur Dang Nhât Minh, une légende du 7e art vietnamien

Le réalisateur vietnamien Dang Nhât Minh est l’un des trois cinéastes qui seront honorés lors du 36e Festival international du film d’Amiens (FIFAM), organisé du 11 au 19 novembre dans cette ville du Nord de la France.

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Le réalisateur Dang Nhât Minh et l’actrice Minh Huong de Ne le brûlez pas.
Photo : Net/CVN

Le comité d’organisation du 36e festival international du film d’Amiens a choisi Dang Nhât Minh, le réalisateur français Louis Malle et le peintre américain Douglas Trumbull, pour honorer leurs talents comme leurs œuvres. À cette occasion, huit films de Dang Nhât Minh seront présentés.

Depuis la fin des années 1960, Dang Nhât Minh pose son regard sur la société vietnamienne, mêlant romantisme et réalité. D’une grande valeur esthétique, l’œuvre de Dang Nhât Minh fait de lui le «Satyajit Ray vietnamien», selon le réalisateur vietnamo-français Lê Lâm qui sera là pour l’accompagner ! Une liberté engagée et une créativité insoumise animent ces huit longs métrages réunis pour la première fois.

Tous les films ont été numérisés par l’Institut du film du Vietnam avec le soutien financier du ministère vietnamien de la Culture, des Sports et du Tourisme.

Ses films font souvent salle comble

Dang Nhât Minh est l’un des plus fameux réalisateurs vietnamiens. Il est également le réalisateur N°1 vietnamien dont plusieurs œuvres rétrospectives ont fait salle comble, non seulement au Vietnam, mais aussi lors de plusieurs festivals internationaux, notamment Bao gio cho dên thang 10 (Quand viendra le mois d’octobre) (1984), Tro vê (Le retour) (1994), Thuong nho dông quê (Nostalgie de la campagne) (1995), Hanoï : Mùa dông nam 1946 (Hanoï-Hiver 1946) (1997), Mua ôi (Saison des goyaves) (2000) et Dung dôt (Ne le brûlez pas) (2009).

Parmi les films de Dang Nhât Minh, Quand viendra le mois d’octobre est très célèbre, il est même devenu le symbole du cinéma vietnamien. Son œuvre est bien connue non seulement au Vietnam, mais aussi à travers toute l’Asie.

«Dang Nhât Minh est le seul réalisateur vietnamien contemporain digne de ce genre, et ses œuvres ont été reconnues lors de plusieurs festivals cinématographiques internationaux», déclare Lê Lâm. «Ses huit films sont très vietnamiens et ces caractéristiques contribueront à faire connaître et comprendre aux spectateurs étrangers le Vietnam et son peuple. Bien sûr, ces films témoignent de la créativité de Dang Nhât Minh», ajoute-t-il.

Ce festival accueillera également une classe de maîtres du cinéma vietnamien avec des présentations par les réalisateurs Dang Nhât Minh et Lê Lâm.

Dang Nhât Minh, une icône mondiale

Une scène de Hanoï-Hiver 1946 du réalisateur Dang Nhât Minh.
Photo : CTV/CVN

Dang Nhât Minh, né en 1938 dans la province centrale de Thua Thiên Huê, a débuté sa carrière en 1965 comme documentariste. Il signe le scénario et la réalisation ensuite de nombreuses fictions qui font sans cesse référence à l’histoire du Vietnam. Il est par ailleurs secrétaire général de l’Association du cinéma du Vietnam.

Ses films ont été très souvent primés lors de festivals internationaux. Son premier long métrage est La ville à portée de main en 1980 qui, alors, est bien accueilli au Vietnam, avec un Lotus d’or au 7e festival national du film du Vietnam. Quand viendra le mois d’octobre, qui a remporté le prix du jury au Festival international d’Hawaï en 1985, a été nommé «l’un des plus grands films asiatiques de tous les temps» par la chaîne américaine CNN en 2008. Le long-métrage Nostalgie à la campagne (1996) a été couronné de cinq prix internationaux lors de festivals en France, aux Pays-Bas, en Suisse et en Nouvelle-Zélande, dont celui du public au Festival des trois continents de Nantes. De même, Hanoi-Hiver 1946 a reçu le Lotus d’argent du 12e Festival national du film du Vietnam, œuvre qui évoque la figure du Président Hô Chi Minh et la guerre d’indépendance contre les Français.

Son dernier film Ne le brûlez pas (Dung dôt) (2010), une histoire émouvante sur Dang Thuy Trâm, la doctoresse tombée héroïquement pour la Patrie, a été nommé pour la première fois au prix de l’Académie des Oscars. Cette œuvre de 100 minutes est basée sur le journal de Dang Thùy Trâm, une volontaire ayant servi en tant que médecin dans un hôpital de campagne dans la province centrale de Quang Ngai. Dang Thùy Trâm (1942-1970), qui tomba lors de l’attaque de son infirmerie dans le district de Duc Phô, a tenu durant deux années un journal intime dans lequel elle évoque la guerre, les idéaux des jeunes Vietnamiens d’alors, ainsi que l’amour. Ce journal a été récupéré par deux G.I ‘s dont l’un, Frederic Whitehurst, l’a remis à la famille de son auteur 35 ans après sa mort, en 2005.

Ne le brûlez pas a gagné le prix du public au 19e Festival international du film de Fukuoka au Japon, et le prix d’or de l’Association de la cinématographie du Vietnam.

Dang Nhât Minh a également été honoré par l’Académie des arts et des sciences du cinéma (AMPAS), une organisation professionnelle dédiée à l’amélioration et à la promotion mondiale du cinéma. Il est le premier réalisateur vietnamien à avoir remporté le prix d’Asie en matière culturelle du quotidien japonais Nikkei (Nikkei Asia Prize).

Thuy Hà/CVN

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