Douze heures à peine après avoir conclu son discours annuel sur l'état de l'Union, et dans la foulée d'un raid ayant permis la libération de deux otages -dont une Américaine- retenus en Somalie, le dirigeant démocrate s'est envolé en milieu de matinée pour Cedar Rapids dans l'Iowa (Centre).
Sur place, il doit visiter une usine et prononcer un nouveau discours, qui devrait reprendre les thèmes exposés la veille face au Congrès, notamment la nécessaire réindustrialisation de son pays qui subit toujours un taux de chômage de 8,5%.
M. Obama a proposé le soir du 24 janvier de faire disparaître les avantages fiscaux qui permettent aux entreprises de délocaliser leur production à l'étranger et souhaité un crédit d'impôt pour celles qui rapatrient leur production ou qui créent des emplois manufacturiers dans le pays.
L'Iowa est cher à M. Obama, car c'est là qu'il avait remporté sa première bataille électorale face à Hillary Clinton il y a quatre ans. Cet État rural où les blancs sont fortement majoritaires l'avait également préféré au républicain John McCain à la présidentielle de 2008.
Le président américain Barack Obama dans une installation du fabricant de matériel informatique Intel en Arizona (Sud-Ouest), le 25 janvier. Photo : AFP/VNA/CVN |
Le président ne doit passer qu'un peu plus de deux heures à Cedar Rapids et partir vers l'Arizona (Sud-Ouest) où il devrait mettre en valeur les techniques de pointe dans une installation du fabricant de matériel informatique Intel dans la banlieue sud de Phœnix.
Même si l'Arizona avait voté en majorité en 2008 pour M. McCain, sénateur de cet État, le comité de campagne de M. Obama estime que le président sortant a ses chances dans une région à très forte minorité hispanique où une loi sur l'immigration illégale a été défendue par les républicains.
À un peu plus de neuf mois de l'élection présidentielle du 6 novembre, M. Obama a adopté le soir du 24 janvier un ton combatif voire populiste.
Souhaitant "présenter les plans d'une économie construite pour durer, où ceux qui travaillent dur en touchent les dividendes, où la responsabilité est récompensée", il a mis en garde ses adversaires républicains en assurant qu'il allait "combattre l'obstruction par l'action".
Les propositions économiques de M. Obama mardi risquent en effet de se heurter à l'opposition des républicains, majoritaires à la Chambre des représentants et dotés d'une minorité de blocage au Sénat. Ils ont déjà neutralisé de nombreux projets législatifs du président pendant l'année écoulée.
En souhaitant mardi une réforme de la fiscalité instituant un taux d'imposition minimal de 30% sur les revenus des millionnaires, M. Obama a au minimum pris date pour la présidentielle, au moment où les républicains se cherchent encore un candidat pour lui disputer la Maison Blanche.
L'un de ces prétendants, Mitt Romney, a été mis en difficulté sur son dossier fiscal. Cet ancien investisseur millionnaire a révélé n'acquitter un taux d'imposition que d'environ 15%, et son principal concurrent Newt Gingrich, plus conservateur, semble de mieux en mieux placé pour remporter la primaire de Floride (Sud-Est) la semaine prochaine.
Le président, qui devait dormir le soir du 25 janvier à Las Vegas au Nevada, doit parcourir le 26 janvier cet État durement touché par la crise, avant de se rendre à Denver au Colorado et de conclure le 27 janvier sa tournée au Michigan (Nord), berceau du secteur automobile américain que M. Obama se targue d'avoir contribué à sauver.
M. Obama avait remporté en 2008 ces trois derniers États-clé et espère les enlever à nouveau en novembre pour s'assurer une marge de victoire face aux républicains.
AFP/VNA/CVN