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Des policiers sont déployés après les émeutes en France. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La mort d'un adolescent, tué par le tir à bout portant d'un policier à la suite d'un refus d'obtempérer le 27 juin, a embrasé le pays et entraîné des nuits d'émeutes et des dégâts considérables, mais les violences nocturnes ont enregistré une nette décrue depuis dimanche 2 juillet. Aucun incident majeur n'avait été rapporté mardi 4 juillet en milieu de soirée.
À Marseille (Sud), le parquet a toutefois signalé qu'un homme de 27 ans était mort dans cette ville à la suite probable d'un "choc violent au niveau du thorax" causé par un projectile de "type flash-ball", un décès remontant à la nuit de samedi 1er à dimanche 2 juillet.
Au plan national, 3.625 personnes ont été placées en garde à vue, dont 1.124 mineurs. Parmi elles, 990 ont été déférées devant la justice et 380 incarcérées.
"Est-ce que le retour au calme est durable ? Je serai prudent mais le pic que nous avons connu ces derniers jours est passé", a affirmé le chef de l'État qui a réuni mardi les maires des villes les plus touchées par l'éruption de violence, selon un participant.
Pour garantir un "ordre durable", Emmanuel Macron a donc annoncé des "moyens exceptionnels", notamment autour de la fête nationale française, le 14 juillet.
La nuit de lundi à mardi, la septième depuis le décès de Nahel, 17 ans, a été marquée par un moins grand nombre d'interpellations, seulement 72 contre plusieurs centaines au plus fort des violences qui ont vu des jeunes, parfois âgés de 12-13 ans seulement, s'affronter avec la police, incendier des bâtiments et des véhicules, piller des magasins.
Des écoles, bureaux de poste, mairies ont été visés mais aussi des élus, contre lesquels 13 "atteintes graves" ont été recensées, selon les autorités.
Un bus calciné à Aubervilliers, en France. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon le ministère de l'Intérieur, 12.202 poubelles et 5.892 véhicules ont été brûlés, 1.105 bâtiments endommagés par le feu ou dégradés et 269 locaux de la police nationale, de la gendarmerie ou des polices municipales attaqués depuis la nuit du 27 au 28 juin.
Selon France Assureurs, 5.800 sinistres avaient été déclarés mardi matin 4 juillet.
Pas d'unanimité
"Même si le calme est revenu, je considère que l'on ne peut pas faire comme si rien ne s'était passé", a déclaré mardi 4 juillet le président Macron.
Face à lui, les maires ont défendu leurs positions, proposant pour ceux "de droite des solutions de droite : autorité, éducation" et pour ceux "de gauche des solutions de gauche : plus d'argent", a résumé devant des journalistes un élu de droite, Eric Straumann, maire de Colmar, dans l'Est de la France.
Constatant une absence d'"unanimité" sur le diagnostic et la réponse à apporter, le chef de l'État a esquissé les chantiers à venir, du logement à la décentralisation en passant par la justice des mineurs et l'éducation, sans entrer dans le détail, mais promettant un point d'étape aux élus "à la fin de l'été".
Parallèlement, il a annoncé une "loi d'urgence pour écraser tous les délais" et accélérer la reconstruction.
Il a aussi promis un accompagnement "pour très vite pouvoir réparer" le matériel de vidéosurveillance cassé, ainsi que des aides financières pour les réparations concernant "la voirie, les établissements communaux, les écoles".
Quelque 33% des personnes interrogées "approuvent l'action" de M. Macron, qui gagne 2 points par rapport au mois précédent, selon l'étude mensuelle de l'institut de sondages Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud-Radio, deux médias français, réalisée au moment des émeutes entre jeudi 29 et vendredi derniers 30 juin. La Première ministre Elisabeth Borne gagne pour sa part 4 points avec 30% d'approbation.
Près de 45.000 policiers et gendarmes étaient mobilisés lundi soir 3 juillet pour la troisième nuit consécutive pour tenter d'enrayer les violences, qui ont atteint un paroxysme dimanche avec l'attaque à la voiture-bélier du domicile d'un élu de la banlieue sud de Paris.
AFP/VNA/CVN