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Le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka, le 29 avril à Bruxelles. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je présenterai prochainement, probablement cette semaine, ma démission au président Milos Zeman. Il est inadmissible qu'Andrej Babis reste au poste du ministre des Finances", a déclaré devant la presse le Premier ministre tchèque social-démocrate Bohuslav Sobotka, alors M. Babis, chef du mouvement centriste ANO, rejette toutes les accusations pesant contre lui.
"Je veux libérer les mains aux partis de la coalition pour qu'ils puissent lancer les négociations sur la solution de la situation ou se mettre d'accord sur l'organisation d'élections plus tôt par rapport à la date prévue", a aussi indiqué M. Sobotka. Les prochaines législatives tchèques sont normalement prévues les 20 et 21 octobre.
Le porte-parole de la présidence, Jiri Ovcacek, n'a pas voulu commenter dans l'immédiat la déclaration de M. Sobotka. La Constitution tchèque ne prévoit aucun délai au terme duquel le président doit accepter la démission du gouvernement.
Le Premier ministre s'est une nouvelle interrogé sur la façon dont M. Babis a acquis les titres de dette de son groupe Agrofert pour 1,5 milliard de couronnes (environ 55 millions d'euros), sur l'origine de cet argent et sur des soupçons d'évasion fiscale accompagnant cette transaction.
"Les règles doivent être valables pour tout le monde. Le ministre Babis fait face à un énorme conflit d'intérêt", a affirmé M. Sobotka.
"Si j'avais proposé le limogeage ministre Babis, j'aurais fait de lui un martyr. Depuis plusieurs jours déjà, il se prépare intensément à ce rôle de martyr", a-t-il expliqué.
Le cabinet tripartite, qui rassemble les sociaux-démocrates CSSD, le mouvement ANO et les chrétiens-démocrates KDU-CSL, restera en place jusqu'à la nomination d'un nouveau cabinet.
Parfois décrit comme le "parti d'un seul homme", ANO domine les sondages : il serait crédité de 28,3% des intentions de vote, selon l'institut STEM, devant les sociaux-démocrates CSSD de M. Sobotka (16,6%) et les communistes KSCM (12,2%).
Selon les sondages, M. Babis est l'homme politique le plus populaire de la République tchèque.