Le poète Nguyên Du honoré par l’UNESCO

Lors de sa 37e Assemblée générale tenue du 5 au 20 novembre à Paris, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a adopté une résolution visant à honorer l’éminent poète vietnamien Nguyên Du.

La statue du poète Nguyên Du dans la province de Hà Tinh (Centre), sa terre natale.

Nguyên Du (1765-1820) sera honoré par l’UNESCO, aux côtés d’autres personnalités éminentes de dimension universelle ou régionale, durant l’exercice biennal 2014-2015.

«Il s’agit d’un grand honneur pour le Vietnam», a affirmé Nguyên Thanh Son, vice-ministre des Affaires étrangères, responsable de l’UNESCO pour le Vietnam, en marge de la conférence à Paris. Le diplomate a ajouté que l’UNESCO a apprécié hautement le dossier sur Nguyên Du qui a mis en exergue les influences de ce poète.

Selon les critères de cette organisation onusienne, chaque célébrité figurant dans la liste doit avoir de grandes contributions dans les domaines de la culture, de l’éducation, des sciences sociales et humaines. L’UNESCO a exigé que l’anniversaire doit être un cinquantenaire, un centenaire, ou multiples. Or, l’exercice biennal 2014-2015 coïncide avec le 250e anniversaire de la naissance de Nguyên Du.

Un homme de dimension universelle

Nguyên Du est l’auteur du Truyên Kiêu ou Kim Vân Kiêu (L’histoire de Kiêu). Il s’agit d’un poème écrit au début du XIXe siècle et considéré comme l’œuvre littéraire vietnamienne la plus importante jamais écrite. Appréciant Nguyên Du et son œuvre, l’UNESCO a approuvé les évaluations du dossier qui affirment qu’en plus d’être un grand poète, Nguyên Du était aussi une personnalité éminemment fière de sa nation et animé d’une passion ardente pour sa langue maternelle. Il s’est affranchi de la barrière de la langue chinoise qui s’est imposée des milliers d’années au Vietnam pour écrire le Truyên Kiêu en nôm (idéogrammes vietnamiens).

Nguyên Du a été le premier à utiliser le vietnamien comme langue littéraire officielle du pays. Son effort peut être comparé à celui des savants européens qui, naguère, ont surmonté la barrière du latin pour écrire leurs œuvres dans leur langue maternelle.

L’histoire de Kiêu passionnent les lecteurs

Le Truyên Kiêu a été traduit en plus de 30 langues, dont dix versions différentes en français.

Le Truyên Kiêu, écrit en nôm, est composé de 3.254 vers qui adopte la métrique luc bat (six et huit pieds intercalés en langue nationale).

Dévoilant les arcannes de la société féodale ancienne, notamment le sort des femmes, l’ouvrage a passionné des générations de lecteurs. Le personnage principal est Vuong Thuy Kiêu, une fille belle et talentueuse qui se sacrifie pour sauver sa famille. Au fil des ans, le Truyên Kiêu a eu une grande influence sur tous les aspects de la vie culturelle et sociale, et a pénétré les sentiments les plus intimes du peuple vietnamien. Par son large influence de cette œuvre, sont nés des chants Kiêu, des spectacles de Kiêu. Il existe même des diseurs de bonne aventure qui utilise le Truyên Kiêu comme boule de cristal !

Selon le dossier du Vietnam présenté à l’UNESCO, le Truyên Kiêu de Nguyên Du est très populaire au Vietnam et fait l’objet d’études de nombreuses générations depuis ces cinq dernières décennies. Ce dossier rappelle aussi que, lors de sa visite au Vietnam en 2010, le président américain d’alors Bill Clinton a débuté sa rencontre avec des étudiants vietnamiens en citant deux vers de ce poème.

Le Truyên Kiêu a été traduit en plus de 30 langues (dont dix versions différentes en langue française). Ce poème d’amour demeure une source d’inspiration pour de nombreux chercheurs domestiques et étrangers.

Récemment, Hoàng Van Vinh, président de l’Association d’amitié Vietnam-Russie de la ville russe de Sverdlov, a signé un accord de financement pour la traduction et la publication en russe du Truyên Kiêu avec le Service de la culture, des sports et du tourisme de la province de Hà Tinh (Centre). Ce donateur originaire de Hà Tinh va accorder 5.000 dollars pour les travaux. Le traducteur est le Docteur Nguyên Huy Hoàng, collaborateur de l’Université de Moscou.

Synthèse/CVN

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