Seuls quatre étrangers dont on ignore la nationalité étaient toujours retenus en fin de matinée à bord de l'avion avec les membres d'équipage, selon EgyptAir.
Les motifs du détournement restaient inconnus. Selon la radio publique chypriote, le pirate de l'air a demandé l'asile à Chypre.
L'Airbus A-320 d'Égypt Air, le 29 mars après son atterrissage à Larnaca. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les autorités aéroportuaires chypriotes ont annoncé la fermeture de l'aéroport international de Larnaca, situé dans le sud de l'île méditerranéenne, ajoutant que les vols avaient été déroutés vers l'aéroport de Paphos (Ouest).
L'Airbus A-320, qui transportait au total 81 passagers, assurait la liaison intérieure entre la ville côtière d'Alexandrie et le Caire au moment du détournement.
Le ministère égyptien de l'Aviation civile a précisé que le pilote de l'avion avait "affirmé qu'un passager assurait détenir une ceinture d'explosifs et l'a obligé à atterrir à Larnaca".
Le pirate de l'air a contacté la tour de contrôle de l'aéroport chypriote à 08h30 (05h30 GMT) et l'avion a été autorisé à atterrir à 08h50, selon la police chypriote.
L'appareil a été isolé sur le tarmac de l'aéroport, à l'écart du terminal.
Le président chypriote Nicos Anastasiades le 17 mars à Bruxelles |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Un peu plus tard, le preneur d'otages a autorisé des passagers à descendre de l'avion. "Les négociations avec le pirate de l'air ont contribué à faire libérer tous les passagers sauf quatre étrangers et les membres de l'équipage", a indiqué la compagnie nationale égyptienne.
Des précédents à Larnaca
Une cellule de crise a été ouverte à l'aéroport tandis que le président chypriote Nicos Anastasiades s'est entretenu au téléphone avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, a indiqué son porte-parole.
L'Égypte est en proie aux violences jihadistes notamment dans le Sinaï depuis la destitution en juillet 2013 par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi et la répression de ses sympathisants qui l'a suivie.
Le 31 octobre 2015, un Airbus A-321 s'est écrasé dans le Sinaï quelques minutes après avoir décollé de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, un drame qui avait coûté la vie aux 224 passagers. La branche égyptienne de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) avait affirmé avoir mis une bombe dans l'avion, provoquant le crash.
L'aéroport de Larnaca avait déjà été le théâtre de plusieurs détournements d'avions dans les années 1980 et 1990.
Le 26 août 1996, un Airbus A-310 de la Sudan Airways, effectuant la liaison Khartoum-Amman avec 199 personnes à bord, avait été détourné vers Larnaca puis vers l'aéroport de Stansted (50 km de Londres), par sept pirates de l'air irakiens. Les sept pirates voulaient obtenir l'asile politique de la Grande-Bretagne. Ils se sont rendus au terme d'une prise d'otages de 20 heures, sans violence.
En avril 1988, un Boeing 747 de Kuwait Airways, assurant la liaison Bangkok - Koweït et transportant 111 personnes, était détourné sur Machhad (Iran). Les sept pirates de l'air ont réclamé en vain la libération de 17 extrémistes chiites pro-iraniens détenus au Koweït. Le 8, l'avion se rend à Larnaca, où deux passagers koweïtiens sont tués par les pirates. Les derniers otages sont libérés lors d'une ultime escale à Alger.