Lors de cette audition devant les sénateurs de la commission de la Défense, certains républicains, considérés comme des "faucons", n'ont pas hésité à accuser l'administration Obama d'avoir simplement cherché à quitter l'Irak sans égard pour sa capacité à assurer sa sécurité et à endiguer l'influence de l'Iran.
Après plus de huit années de guerre, plus de 4.000 morts dans leurs rangs, les États-Unis doivent avoir évacué leurs derniers 24.000 hommes du pays d'ici la fin de l'année.
Washington souhaitait maintenir des troupes dans le pays pour aider à la formation de l'armée irakienne, apporter son soutien à sa défense aérienne et contrer l'influence de l'Iran voisin, mais a renoncé devant le refus de Bagdad d'accorder une immunité judiciaire aux soldats américains qui resteraient.
L'influent sénateur républicain John McCain a jugé que cette décision, une "erreur", constituait un "triste cas d'opportunisme politique l'emportant sur les nécessités militaires".
Le président Barack Obama avait promis pendant sa campagne qu'il mettrait un terme à l'engagement américain en Irak.
Lors d'un vif échange avec le secrétaire à la Défense, le sénateur McCain, promoteur en 2007 de la stratégie consistant à envoyer des renforts en Irak (le "surge"), n'a pas hésité à affirmer que les autorités irakiennes étaient disposées à accepter le maintien d'un contingent américain au-delà de 2011. Mais les Américains ont rechigné à les informer du nombre de militaires qui resteraient stationnés ainsi que de la teneur de leurs missions, a-t-il dénoncé. "C'est tout simplement faux", a rétorqué Leon Panetta. "Il s'agissait de négociations avec un pays souverain. Pas de leur dire ce que nous allions faire ou ce qu'ils devaient faire".
Pour M. Panetta, "l'Irak est prêt à prendre en main sa sécurité sans présence militaire américaine importante" et des militaires dépendants de l'ambassade resteront à Bagdad pour une coopération similaire à celle menée par les États-Unis avec l'Arabie saoudite, l'Égypte ou la Turquie.
Les États-Unis mènent parallèlement des négociations avec le Koweït voisin pour y stationner davantage de troupes de combat et des négociations avec Badgad ne sont pas à exclure à l'avenir.
Le chef d'état-major interarmées, le général Dempsey, a réfuté tout "divorce" entre Washington et Bagdad. Mais il a toutefois reconnu être "inquiet pour l'avenir de l'Irak", notamment en raison des tensions entre Arabes et Kurdes, et qu'aucun commandant américain n'avait recommandé le retrait du pays.
Défendant la position de l'administration Obama, Leon Panetta, a soutenu que l'Irak est en mesure de faire face aux défis qui l'attendent, comme les divisions au sein de sa classe politique, sa défense extérieure ou les groupes extrémistes. D'autant que des milliers d'employés de sociétés militaires privées resteront en Irak.
AFP/VNA/CVN