Les deux maisons situées au bout de la rue
Ont des fenêtres jamais fermées - raison… inconnue.
Amis de classe, ils étaient, le garçon et la fille.
A l'arrière, le pamplemoussier parfume jour et nuit.
Des petites fleurs cachées dans son mouchoir brodé,
La fille avance à pas hésitants vers le foyer voisin.
Quelqu'un partira au champ de bataille le lendemain…
Ne sachant que dire, ils restent assis sans bouger.
Leurs regards se cherchent, puis se quittent aussitôt.
Mais personne n'a tenté de dire mot !
Les fleurs qui sentent si bon troublent leurs cœurs ;
Sans que le garçon n'ose faire sa demande,
Ni la fille lui en faire présent.
Seul le parfum chaud, subtil et révélateur,
Dans l'air, ne cesse de voltiger en douceur.
Comme les fleurs, à travers ce parfum discret,
La fille choisit de susurrer son amour discret.
- Âme insensible, se dit-elle tout bas,
Tu ne perçois point que je suis venue à toi…
En suivant les souffles du garçon, cette senteur
Pénètre profondément dans son cœur
Pour l'accompagner sur le chemin du guerrier,
Aventure où il va bientôt s'engager.
Ils se sont quittés sans qu'un mot ne soit émis.
Le parfum discret des fleurs de pamplemoussier
Embaume toutefois chaque pas du conscrit.
Traduit par Minh Phuong/CVN