À cette occasion, un hommage a été rendu à Jacques Campet, à travers un panorama de photos des activités et contributions du Maître de la terminologie. En effet, il est positionné parmi les fondateurs de la terminologie économique et financière auprès de Jean Fourastié, François Perroux et Alfred Sauvy. Selon Jean Marcel Lauginie, sous la présidence de Jacques Campet, 298 termes ont été officialisés au Journal officiel de 8 listes de terminologie, soumises auparavant, à son initiative, à des journalistes du domaine économique. Son aventure terminologique a été honorée, lors des 11es Journées du français des affaires, par le Jury des Mots d'Or pour le titre de Mercaticien d'Or 1998. De plus, passionné de cinéma, il a enrichi le thème de la 17e Journée du français des affaires, en 2004, La mercatique sensorielle en présentant et en commentant des extraits du film Le festin de Babette. Sa famille a été invitée à se joindre à cet hommage et a reçu la brochure Histoire de la terminologie économique et financière-Le temps des arrêtés de terminologie.
La terminologie pour mieux comprendre le monde des affaires a été présentée par les travaux et les témoignages des 7 présidents des Commissions spécialisées de terminologie. Pour désigner les réalités nouvelles, des termes français ont été recommandés et publiés avec leur définition au Journal officiel. Ces termes appartiennent au vocabulaire technique ou scientifique et doivent être obligatoirement employés par les services de l'État en lieu et place de termes étrangers. Un correcteur terminologique a été présenté par le Haut fonctionnaire de terminologie, qui a annoncé le lancement d'un logiciel de correction reprenant les termes de la base France Terme, alimentée par les listes publiées au Journal officiel. Ce correcteur, développé pour les utilisateurs du logiciel libre Open Office, proposera pour chaque terme étranger, son ou ses équivalents français.
Jean Louis Campolonghi a été décoré de l'insigne de Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres pour sa contribution depuis 20 ans au lexique de la commercialisation.
Le Mot d'or des entrepreneurs a été décerné, dans la catégorie des entreprises, à Romain Maison, propriétaire viticulteur à Saint Sulpice et Cameyrac, pour sa belle et exigeante attention à la langue française dans son exceptionnelle lettre d'offre de sa récolte adressée à ses clients et amis; dans la catégorie de la découverte, à Byon Jeong-Won et Georges Ziegelmeyer pour leur travail monumental et persévérant permettant de porter à la connaissance du monde francophone l'histoire et la culture de la société coréenne, à travers l'œuvre de l'auteur JO Jong-Nae, aux Éditions L'harmattan. Par ces mots, le directeur-fondateur d'Orizons chez L'Harmattan a souligné "parce qu'il a été anticipateur par sa vision, JO Jong-Nae a la griffe des géants qui ont su arracher leurs personnages à leurs contingences et les fondre dans le grand fleuve national. Ainsi s'ossifient les épopées appelées à durer et à affronter le péril des siècles…"
Le Mot d'or des auteurs de lexiques revient à Francesca Caviglioni, Jacques Lesobre et Henri Sommer pour leur remarquable Lexique Risque, aux éditions L'argus de l'assurance, anglais-français-américain, dans les domaines de la sécurité, du financement, de l'assurance et de la réassurance.
Le Mot d'or de l'action terminologique auréole Christian Colonna, pour son initiative opérante en faveur de la dénomination Val de Loire à la place de Loire Valley.
Le Mot d'or de la presse écrite distingue Corinne Scemama, journaliste au service économique de l'Express, pour la qualité de ses articles, le soin qu'elle prend de la langue en expliquant les termes étrangers ou en les remplaçant par des expressions.
Le palmarès des Mots d'or des apprenants francophones et francisants a récompensé les meilleurs lauréats, élèves et étudiants en économie et gestion et en français des affaires. Sur 9.070 candidats inscrits, 1.400 ont été qualifiés. La grande émotion a été la révélation de ces jeunes talents, devenus "colporteurs" de la civilisation française en recevant la coupe francophone des affaires- coupe du français des affaires. Les jeunes apprenants des pays tels que Autriche, Biélorussie, Égypte, France (Polynésie française, Nouvelle Calédonie), Gabon, Islande, Madagascar, Maurice, République Tchèque, Roumanie, Russie (Tatarstan), Sénégal, Syrie, Thailande, Vietnam et Zambie sont venus apporter leurs "mots" de façon spontanée à l'enrichissement du français en partage. Pour la lauréate du Vietnam, le rêve serait de revenir sur les bancs d'une université française afin d'approfondir ses connaissances en commerce extérieur. Le coup sûr de cette démarche serait de refaire la conquête de position du français, langue étrangère au Vietnam. Quant aux lauréats de langue russe, l'étude du français apporterait le complément utile aux échanges commerciaux inter frontières. Alors, la jeune lauréate de Madagascar caresse le projet de l'éthique des affaires à la jonction d'apprendre aujourd'hui pour entreprendre demain. Le lauréat de la Zambie devrait prendre son courage à deux mains pour inciter et/ou encourager ses compatriotes à la connaissance du français car outre l'anglais, langue officielle, et le swahili, langue véhiculaire, près de 70 langues bantoues sont pratiquées, notamment celles parlées par plus de 100.000 locuteurs.
L'intercompréhension entre les langues et entre les cultures professionnelles a été visualisée. La langue comme élément-clé pourrait relever le défi dans les différentes cultures nationales, d'entreprise et professionnelles. De plus, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a créé la validation des acquis francophones initiaux en entreprise (VAFIE). Dès lors, elle favorise l'émergence progressive d'une francophonie des personnels exerçant des métiers qualifiés de "petits métiers" car remplissant des fonctions peu élevées dans l'organigramme des entreprises. Par cette création, des artisans, des employés, des techniciens deviendraient titulaires de la VAFIE. Cette certification officielle francophone ne relève pas de la catégorie des diplômes ou des tests, qu'ils soient langagiers, généraux ou de spécialités mais elle traduit, pour la première fois, la volonté de reconnaissance officielle des acquis initiaux de ces personnels liés à leur activité. Ces acquis sont exprimés en français et dans chaque langue maternelle.
L'OIF, avec la VAFIE, se dote par le repérage de ces personnels qui font l'effort de s'intéresser à la Francophonie dans les entreprises francophones (et non pas uniquement françaises) et dans les entreprises de statut local, d'un marqueur francophone qui manque actuellement aux décideurs pour connaître le tissu économique de chaque pays. Le président de l'OIF a aussi expliqué que par cette création, "nous orientons aussi la recherche en intercompréhension entre les langues vers le monde de l'entreprise et de la relation commerciale, ainsi que vers l'élaboration de modèles francophones de l'intercompréhension entre le français des affaires et les langues partenaires”.
Cette recherche pourra se fonder sur l'étude des diverses formes de l'intercompréhension vécues par les candidats à la VAFIE et relatées dans leur dossier individuel. Cette nouveauté dans le monde du travail pourrait inciter les entreprises à encourager leur personnel à perfectionner de plus en plus la connaissance de la langue du pays d'accueil, car ce personnel constitue la population de la diversité la plus fragilisée. Les nouveaux certifiés auraient ainsi leur part dans le facteur égalité des chances sur le marché du travail, surtout avec la conjoncture de crise économique actuelle.
Lors de la réception de clôture, les participants et invités ont été appelés à participer à l'épreuve de la Dictée des Mots d'Or, le vendredi 20 mars 2009 à 18h30 au Salon Gulbenkian de la Maison internationale de la Cité universitaire.
Par ailleurs, un observatoire de l'usage du français donne lieu tous les 2 ans à un rapport sur l'état de la francophonie dans le monde. Le maintien et/ou le développement de l'usage du français à travers les continents, seraient scandés par des "mots d'or" de la mercatique relationnelle et aussi prospective. Dans cette lancée, il est à souhaiter que des moyens efficaces et importants d'accès à la modernité soient cimentés sur le terrain, pour promouvoir le français en partage.
Nguyên Dac Nhu Mai
Présidente de l'Apfsv/CVN