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Luca de Meo alors président du comité exécutif de SEAT à Martorell, près de Barcelone. |
M. de Meo, recruté auprès du groupe Volkswagen, dont il a redressé la marque espagnole Seat, a commencé ces derniers jours à visiter des sites de l'entreprise en France. Il prenait la parole publiquement pour la première fois en tant que futur dirigeant de la société, lors de cette réunion à huis clos retransmise sur internet. Se disant "impressionné par la compétence des gens de Renault", il y a vu "une bonne nouvelle" pour l'avenir "parce que dans l'automobile, lorsque les choses sont bien faites (...), les situations peuvent se retourner très, très vite".
Il a souligné que "le sentiment d'urgence [était] partagé à tous les niveaux" : "nous en avons besoin, car la mobilisation de tous en ce moment est absolument nécessaire". Plombé par des surcapacités de production, Renault, qui était en difficulté financière avant même la crise du COVID-19, s'est engagé dans un plan d'économies de 2 milliards d'euros sur trois ans qui prévoit 15.000 suppressions d'emplois dans le monde, dont 4.600 en France.
"Je suis tout à fait conscient de la difficulté de la situation dans laquelle se trouve l'entreprise, aggravée par un contexte économique adverse", a déclaré M. de Meo, lors de sa prise de parole dans un français impeccable. "C'est avec humilité et aussi sérénité que je prendrai mes fonctions le 1er juillet. Humilité car le défi est d'envergure et sérénité car c'est une situation que j'ai déjà quelquefois vécue et j'ai pu voir qu'on peut s'en sortir par le haut", a déclaré le dirigeant italien. "Je suis optimiste et je suis confiant", a-t-il martelé. Le manager de 52 ans, francophone et polyglotte, est très attendu chez Renault.
Arrivé il y a quatre ans à la tête de Seat, alors en perte de vitesse, Luca de Meo a conduit la marque vers les sommets, avec un record de ventes en 2019, pour la deuxième année consécutive, avec plus de 574.000 véhicules écoulés. Après avoir commencé sa carrière chez Renault, il avait rejoint Toyota, puis Fiat où il s'est illustré en orchestrant la renaissance de la Fiat 500. Arrivé chez Volkswagen en 2009, il avait notamment dirigé le marketing d'Audi.
Renaissance de l'alliance
Se disant "très heureux" de l'arrivée de M. de Meo, le président du conseil d'administration de Renault, Jean-Dominique Senard, a fait l'éloge de ce passionné d'automobiles, estimant qu'il serait "un atout" pour le groupe. "Son expertise et sa passion en font un stratège et un visionnaire d'un monde automobile en pleine mutation", a-t-il dit. M. Senard a également vanté la renaissance de l'alliance avec les constructeurs japonais Nissan et Mitsubishi, qui avait traversé une grave crise l'an dernier, dans le sillage de la chute de son patron emblématique Carlos Ghosn fin 2018.
"Aujourd'hui, le lien avec le Japon est assuré et apaisé. C'était une priorité absolue et je me réjouis avec l'aide de tous d'avoir atteint cet objectif. L'alliance s'en porte beaucoup mieux, se relevant ainsi de ses dissensions passées", a-t-il déclaré. "Aujourd'hui, les fondations sont solides, nous sommes en ordre de marche et prêts à donner à Renault le grand avenir qu'il mérite", a-t-il encore affirmé.
AFP/VNA/CVN