Un demi-million de personnes ont manifesté en Allemagne, où des militants d'extrême droite et d'extrême gauche ont provoqué de violents affrontements, comme souvent le 1er mai. Ces heurts, de Hambourg (Nord) à Dortmund (Ouest) en passant par Ulm (Sud-Ouest) et Mayence (Ouest), se sont soldés par de nombreux blessés selon la police, plusieurs centaines selon les médias.
À Berlin, où une cinquantaine d'interpellations avaient déjà eu lieu jeudi soir après des bagarres, la situation a dégénéré à la tombée de la nuit vendredi soir entre les forces de l'ordre et des militants d'extrême gauche dits "autonomes" et membres du Black block.
Le 1er mai est marqué depuis des décennies en Allemagne par des affrontements plus ou moins violents entre protestataires et policiers. Aussi 5.000 policiers étaient-ils mobilisés rien qu'à Berlin, les protestataires ayant annoncé vouloir en découdre sur fond de crise sociale. "La crise est plus grave que personne n'aurait pu l'imaginer. Et nous ne voyons aucune lumière au bout du tunnel", a souligné le président de la confédération syndicale allemande DGB, Michael Sommer.
En Turquie, une cinquantaine de personnes dont 36 policiers ont été blessées dans des heurts entre manifestants et policiers à Istanbul et à Ankara en marge des défilés du 1er mai, redevenu cette année jour férié.
Les affrontements ont duré plusieurs heures à Istanbul, où pour la première fois en 32 ans une partie du cortège du 1er mai avait été autorisée à occuper la place la plus connue de la ville : jets de pierres, cocktails Molotov, bris de vitrines de banques et de boutiques. La police a recouru aux canons à eau et aux gaz lacrymogènes.
À Athènes, où les syndicats ont comme de coutume célébré le 1er mai dans la division, de brefs incidents ont aussi eu lieu, provoqués par quelques centaines de jeunes munis de cocktails molotov. Le front syndical PAME avait rassemblé sous le slogan "C'est à la ploutocratie de payer la crise", tandis que, tradition oblige, des millions de Grecs confectionnaient à la campagne des couronnes de fleurs pour décorer leurs maisons.
En France, 465.000 manifestants ont défilé selon la police, 1,2 million selon le syndicat CGT.
En Italie, les leaders des principaux syndicats se sont réunis à L'Aquila en signe de solidarité avec les quelque 300 morts du récent séisme.
Plus de 10.000 personnes ont défilé à Madrid et des milliers d'autres ailleurs en Espagne à l'appel des grands syndicats CCOO et UGT, sous le slogan "Face à la crise : emploi, investissement public et protection sociale".
En Russie, où des défilés ont eu lieu dans plusieurs villes, la police a arrêté une centaine de sympathisants d'extrême droite et de militants anti-immigration qui voulaient manifester à Saint-Pétersbourg.
À Varsovie, des manifestants se sont notamment rassemblés devant le siège du parlement en scandant : "liberté, égalité, socialisme".
À Vienne, environ 100.000 personnes ont participé à un rassemblement social-démocrate (SPÖ) pour plus "d'équité fiscale", tandis que 20 personnes ont été blessées dans des incidents à Linz (Nord) entre policiers et manifestants.
À Sofia, le Premier ministre Serguei Stanichev a promis que son parti aiderait la Bulgarie à traverser "les eaux turbulentes de la crise économique".
Un demi-million de travailleurs ont défilé à Cuba en réclamant la levée de l'embargo américain, pendant que Fidel Castro clamait dans la presse que son pays "ne se soumettrait jamais".
À Bogota, le défilé a été perturbé par des désordres, des jets de pierres et des saccages de commerces dans le centre de la ville, où 5 personnes ont été légèrement blessées et 117 interpellées, a annoncé la police.
Des défilés ont aussi eu lieu en Asie à Tokyo, Séoul ou Manille, et en Afrique à Nouakchott et Ouagadougou, pour dénoncer la vie chère et réclamer la diminution des prix des produits de grande consommation.
AFP/VNA/CVN