"Je pense que dans le courant de l'année prochaine, je serai à même (...) de savoir si notre stratégie fonctionne en Afghanistan", a déclaré le ministre dans un entretien accordé au magazine américain Foreign Policy. "La stratégie d'envoi de renforts aura été achevée. Nous en aurons fait l'évaluation en décembre (2010). Et il me semble que dans le courant de 2011 il y aura logiquement un moment pour passer la main", a-t-il ajouté.
M. Gates, 66 ans, avait d'abord été nommé à son poste en 2006 par l'ancien président George W. Bush, en remplacement de Donald Rumsfeld, puis maintenu dans ses fonctions par le démocrate Barack Obama.
"Le président est reconnaissant (à M. Gates) d'avoir servi" à son poste, a réagi un porte-parole de la Maison Blanche, Bill Burton, en rappelant que le ministre avait déjà fait part de ses intentions. "Ce n'est pas une surprise de le voir discuter de son projet de passer à autre chose", a ajouté M. Burton.
De son côté, le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell, a minimisé la portée de l'interview, expliquant que chaque fois que M. Gates "a réfléchi à raccrocher pour de bon, il a toujours décidé de continuer à servir".
Le ministre n'a pas "annoncé sa retraite" dans cette interview. "Il n'a fait que méditer sur le moment opportun pour tirer sa révérence", a ajouté Geoff Morrell.
M. Gates a mené à bien la stratégie d'envoi de renforts en Irak en 2007. Il a annoncé la semaine dernière une politique d'économies au Pentagone, dont l'énorme budget a doublé depuis 2001.
Le président Obama avait annoncé sa nouvelle stratégie afghane fin 2009, avec l'envoi de 30.000 soldats américains supplémentaires pour porter leur total à près de 100.000, dans l'espoir de briser l'élan des talibans. Il avait alors avancé la date de juillet 2011 pour le début du retrait, qui doit s'accompagner d'une montée en puissance de l'armée afghane sur le terrain.
D'après Foreign Policy, figurent parmi les candidats possibles à la succession de Robert Gates l'actuelle secrétaire adjointe à la Défense, Michele Flournoy, le directeur de la CIA, Leon Panetta, l'ancien secrétaire à la Marine, Richard Danzig, ainsi que John Hamre, président du centre de réflexion Center for Strategic and International Studies. D'autres ont évoqué l'actuelle chef de la diplomatie, Hillary Clinton.
AFP/VNA/CVN