Face à la pollution, surtout dans les grandes villes comme Hanoi et Hô Chi Minh-Ville, le masque Kissy joue un rôle important pour la plupart des gens, qu'ils soient en moto, en bicyclette, ou à pieds.
"Étant médecin, j'estime que le masque Kissy, à l'heure actuelle, est un produit de haute qualité, mais qui reste assez coûteux. Cependant, Kissy est considéré comme un objet indispensable pour tous les membres de ma famille dès lors qu'il faut sortir du foyer", affirme Thanh Vân, médecin de l'hôpital Saint-Paul à Hanoi.
"Mes enfants préfèrent aussi Kissy, un produit multicolore et facile d'utilisation", partage Viêt Hà, mère de trois enfants et domiciliée dans la rue Tôn Duc Thang.
"En plus d'éviter de respirer toutes sortes de poussières, le masque Kissy permet de filtrer efficacement les polluants engendrés par les véhicules et d'autres gaz toxiques comme le SO2, CO, H2S, etc.", explique Huong Thuy, employée du Centre d'hygiène et d'épidémiologie.
"Kissy a été étudié pour être adapté au visage des asiatiques. Il joue un rôle important dans le filtrage des particules nocives pour la santé", estime Trinh Thanh Huong, employée du voyagiste Bên Thành.
Fruit des recherches d'une diplômée en langue française
Pham Huê Nuong et son mari ont essayé toutes sortes de masque, en vain. Diplômée de la faculté française de l'Université des sciences sociales et humaines de Hanoi, elle a décidé d'abandonner son travail au sein d'un établissement étatique pour s'engager dans la conception et la production d'un masque de haute qualité, suite aux encouragements de son mari. "En fait, le masque Kissy a provoqué un net bouleversement dans ma vie", partage-t-elle.
C'est le premier pas qui coûte ! Cette jeune femme, née en 1976, a procédé pendant un an à étudier tous les détails, les bons côtés et défauts des masques vendus aux États-Unis, au Japon, à Taiwan, en Malaisie, etc. Après une dizaine d'essais, le masque de haute qualité "Made in Vietnam" en coton multicolore a enfin vu le jour et a pu être produit officiellement. Les matières premières utilisées sont importées d'Inde, du Japon, de République de Corée et de Chine. De fait, "Nous avons rencontrés des difficultés dès les premiers jours de mise sur le marché : le masque Kissy coûtant plus cher que les autres produits similaires bien qu'étant incomparable", rappelle-t-elle.
Le fait que le masque Kissy ait pu se présenter à Hanoi Expo fin 2005 a été "le tournant". En effet, un homme d'affaire japonais a commandé un millier d'unité pour présenter le produit dans son pays. À l'heure actuelle, le masque Kissy est exporté au Japon, en Norvège, à Taïwan, etc.
La créatrice Pham Huê Nuong n'oublie pas de montrer sa gratitude à l'égard d'Arthur B.Schultz, ancien président et créateur d'ABS Foundation, qui a décidé de lui fournir des équipements permettant la production du masque comme machine de confection, pressing, etc.
Outre le fait de proposer aux Vietnamiens un produit de haute qualité, Pham Huê Nuong a créé 200 emplois. La plupart des travailleurs sont originaires de la province de Ninh Binh (Nord), où est installée l'entreprise de confection. Figurent parmi eux une quarantaine de sourds et muets. En outre, des diplômés des universités et IUT qui ne trouvent pas encore d'emploi convenable au sortir de l'école ont l'opportunité d'y travailler sous forme de travail saisonnier, avec un salaire mensuel d'environ 2,5 millions de dôngs. Chaque jour, environ 2.700 masques Kissy sont produits, "soit 20 fois plus qu'au tout début", révèle Pham Huê Nuong.
En plus d'avoir été reconnu par des organismes compétents du Vietnam qui lui ont attribué une série de certificats de valeur comme la Coupe de l'invention du Vietnam, la Coupe d'or pour la santé des Vietnamiens, ou encore la médaille d'or de la Foire internationale du commerce Vietnam Expo 2009, le masque Kissy s'est vu décerné le prestigieux certificat Global A&V par ACP (Asia Compagny Profile).
Thanh Tuê/CVN