Le marché domestique pour sortir de la crise

Le marché domestique sera un des acteurs majeurs du développement en 2009. Si par le passé, les entreprises du pays misaient sur les marchés étrangers, la récession économique mondiale les a privées de nombreuses débouchées.

Elles se tournent donc vers le marché domestique, espérant y trouver une issue pour sortir de cette mauvaise passe. D'ailleurs, parmi ses programmes de lutte contre le ralentissement économique, le ministère de l'Industrie et du Commerce souligne celui concernant le marché intérieur et l'encouragement à la consommation intérieure. Échanges avec le directeur adjoint du Département des politiques pour le marché domestique Vo Van Quyên (photo ci-dessis).

Les exportations occupent 70% du Produit intérieur brut (PIB). Est-ce clairement une volonté des entreprises de privilégier les marchés étrangers au détriment du domestique ?

En réalité, la croissance du PIB est à l'apport de 3 facteurs : investissement, exportation et écoulement intérieur. Un développement dura-ble est le fruit de la croissance égale de ces 3 facteurs. Sur le long terme, une fois que l'économie nationale aura une forte croissance, l'envergure de son marché s'agrandira. Si les exportations maintiennent leur baisse, le pouvoir d'achat sur le marché intérieur sera plus important. À présent, l'envergure de ce dernier et celle des créneaux étrangers sont à peu près au même niveau. Ainsi, en 2008, la valeur à l'exportation atteignait 62 milliards de dollars alors que le volume total des ventes sur le marché domestique était de 60 milliards de dollars.

Quelles mesures faut-il favoriser pour mieux exploiter le marché domestique ?

Notre programme met l'accent sur l'encouragement à la consommation chez les particuliers et sur l'assistance pour les produits au service des travaux champêtres et de la vie des paysans (insecticides, engrais, outils de production...). Cela induit un respect total des mécanismes de marché. L'État ne déploie pas de mesures administratives et le minis-tère de l'Industrie et du Commerce propose de fait une liste de solutions qui appelle à la participation active des entreprises et des consommateurs.

Peut-on s'attendre à des nouveautés pour la promotion commerciale ?

Cette année, plusieurs foires destinées aux consommateurs locaux seront organisées. L'État reprendra en charge une partie de son budget pour assurer l'organisation de foires au niveau régional ou local. Le ministère de l'Industrie et du Commerce patronnera des manifestations nationales pour valoriser le système de distribution, comme la Semaine et le Mois des produits vietnamiens. Les départements de promotion au sein des entreprises essaieront également de travailler ensemble.

Quel est votre avis sur le marché rural ?

Les zones rurales sont vastes. Un programme pour renforcement l'écoulement des produits vers ce marché sera lancé prochainement. En effet, la structure du marché domestique est planifiée pour 60% vers ce secteur. Pourtant, celui-ci est encore négligé, les entreprises et les grands distributeurs privilégiant les créneaux étrangers, les grandes villes et les centres urbains du pays. Dans l'immédiat, le ministère de l'Industrie et du Commerce organisera des promotions de commerce à la campagne en réunissant un groupe d'entreprises. L'élargissement vers les zones industrielles se trouve aussi en ligne de mire. Les besoins d'achat y sont importants avec des millions de travailleurs.

Comment estimez-vous le pouvoir d'achat du marché domestique ?

Le ralentissement économique freine la croissance du PIB. Mais à mon avis, l'envergure du marché sera intacte. Les gens ont toujours besoin de se nourrir ou de s'habiller. Les produits de première nécessité continueront à se vendre. Aussi, le pouvoir d'achat sur le marché domes- tique augmentera-t-il. Vu ce qui se passe à l'étranger, les entreprises vietnamiennes reviennent vers le marché national. Les consommateurs, quant à eux, choi- sissent des marchandises de bonne qualité et au prix raisonnable. Pour gagner des parts de marché, les entreprises devront réorganiser leur production.

Quelles sont les marchandises qui s'en sortiront le mieux?

Les produits agricoles, l'agroalimentaire, le textile et les chaussures ont déjà parvenu à faire concurrence aux importations. Sans oublier le plastique, l'électronique et les articles de ménage.

Qu'en pensez-vous de l'attitude qui consiste à préférer des produits étrangers ?

Ce facteur psychologique ne s'observe que sur un certain nombre de consommateurs. Peut-être que suite au programme d'encouragement aux produits vietnamiens, ces personnes se tourneraient vers ce qui se fabriquent localement.

Un dernier mot sur le slogan "Les Vietnamiens consomment des marchandises vietnamiennes" ?

Le ministère de l'Industrie et du Commerce ne réalise pas une campagne qui encourager les Vietnamiens à consommer seulement des produits vietnamiens. Mais notre objectif est de renforcer l'écoulement des produits fabriqués par des entreprises domestiques. À charge pour elles d'améliorer la qualité et le design des produits et de proposer des prix raisonnables. Le ministère de l'Industrie et du Commerce cherchera néanmoins à attirer l'attention et appeler au soutien des consommateurs vietnamiens.

Ngân Huong/CVN

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