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Le président du Conseil européen Charles Michel s'entretient en visioconférence avec les dirigeants allemand, français, portugais et grec avant le sommet européen, le 23 mars à Bruxelles. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Alors que plusieurs pays de l'UE durcissent à nouveau les restrictions imposées à la population pour faire face à la troisième vague de la pandémie, la lenteur des campagnes vaccinales et les problèmes de livraisons d'AstraZeneca nourrissent les frustrations au sein du bloc. Pour y répondre, la Commission a renforcé un mécanisme de contrôle des exportations de vaccins mis en place en janvier. La démarche a suscité les critiques de Londres, premier destinataire des doses exportées par le continent, mais les deux parties ont affiché mercredi soir leur volonté de trouver une solution.
Le dispositif permet d'empêcher des exportations de vaccins à destination de pays eux-mêmes producteurs de vaccins, composants ou équipements, et qui ne livrent pas l'Union européenne. Les exportations pourraient aussi être bloquées vers les pays dont la population est déjà largement vaccinée ou qui bénéficient d'une meilleure situation épidémiologique.
"Faire attention"
Au sein de l'UE, si certains comme la France soutiennent ce mécanisme qui permet à l'Europe de "défendre ses intérêts", d'autres se montrent plus critiques. Dublin a exprimé sa ferme opposition à tout "blocage". La Belgique, qui accueille de nombreux sites de production pharmaceutique, s'inquiète de possibles mesures de rétorsion qui perturberaient les chaînes de production de vaccins internationales. Une préoccupation partagée par les Pays-Bas et l'Allemagne.
"Il faut faire très attention avec des décisions d'interdiction d'exportations en particulier quand elles concernent des entreprises qui remplissent leurs contrats", prévient un diplomate européen. Parmi les quatre fabricants de vaccins autorisés dans l'UE, seul AstraZeneca est actuellement la cible des griefs des Européens pour ses livraisons insuffisantes.
La décision d'autoriser ou d'interdire l'exportation relève de l'appréciation au cas par cas de l'État hébergeant le site de production, mais la Commission a le dernier mot en cas de désaccord. Autre question sensible, la répartition des vaccins au sein des 27 : six pays, dont l'Autriche, qui s'estiment lésés, ont demandé un mécanisme de correction du système actuel.
Des flacons de vaccin AstraZeneca vides après leur utilisation dans un centre de vaccination à Madrid, le 24 mars 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des discussions sont en cours au niveau des experts pour trouver une solution pour aider ces pays mais la question ne devrait pas être réglée lors du sommet, selon des sources diplomatiques. Chaque État membre pouvait réserver des doses au prorata de sa population, mais "certains pays ont décidé d'acheter moins de vaccins (...), cette démarche ne peut pas être reprochée à l'UE ou aux autres pays européens", fait valoir un diplomate.
En liaison avec Biden
Le certificat sanitaire proposé par la Commission pour faciliter les voyages dans l'UE et sauver la saison touristique estivale, sera aussi abordé par les chefs d'État et de gouvernement, qui se retrouvent virtuellement à partir de 13h00 (12h00 GMT). Le président du Conseil Charles Michel a finalement dû renoncer à organiser le sommet en présentiel, en raison de la détérioration de la situation sanitaire.
Et pour la première participation d'un président américain à un sommet européen depuis Barack Obama en 2009, Joe Biden sera en liaison avec les leaders européens à 20h45 (19h45 GMT). La conversation s'annonce courte mais sera l'occasion pour le président démocrate et l'UE de marquer leur volonté de revitaliser les relations après les années Trump.
Sur le front des vaccins, l'UE a entamé des discussions avec les États-Unis pour garantir son approvisionnement en composants et "les communications passent parfaitement", se réjouit un responsable européen. Au chapitre des affaires internationales, le sujet de la Russie ne sera que brièvement abordé, le format de la visioconférence étant peu propice au débat. Et concernant les relations avec Ankara, les Européens ont différé au mois de juin leurs décisions, a-t-on appris de sources diplomatiques.
Si les deux parties souhaitent une normalisation des relations après des mois de tensions en Méditerranée orientale, l'UE s'inquiète de la détérioration des droits fondamentaux dans ce pays, qui a récemment quitté la convention d'Istanbul sur la lutte contre les violences faites aux femmes. Le sommet, prévu sur deux jours, pourrait finalement s'achever tôt vendredi 26 mars, voire jeudi soir 25 mars.
AFP/VNA/CVN