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Les deux lauréats du prix Nobel de physique, le Britanno-canadien Geoffrey Hinton et l'Américain John Hopfield, apparaissent sur un écran après l'annonce de leur récompense à Stockholm, le 8 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Professeur émérite à l'Université de Princeton, il a appelé à une meilleure compréhension du fonctionnement de ces systèmes, afin d'éviter qu'ils ne deviennent incontrôlables.
S'adressant à une assemblée de l'Université du New Jersey par vidéo depuis la Grande-Bretagne, le chercheur de 91 ans a déclaré qu'au cours de sa vie il avait assisté à l'essor de deux technologies puissantes mais potentiellement dangereuses : le génie biologique et la physique nucléaire.
"Nous sommes habitués à des technologies qui ne sont pas uniquement bonnes ou mauvaises, mais qui peuvent aller dans les deux sens", a-t-il déclaré.
John Hopfield en 1999 à Princeton, aux États-Unis. Photo d’archives : AFP/VNA/CVN |
"En tant que physicien, je suis très troublé par quelque chose qui n'est pas contrôlé, quelque chose que je ne comprends pas assez bien pour savoir quelles sont les limites que l'on peut imposer à cette technologie", a-t-il ajouté.
"C'est la question que pose l'IA", a-t-il poursuivi. Même si les systèmes d'IA modernes semblent être des "merveilles absolues", leur fonctionnement est encore mal compris, ce qui est "très, très inquiétant" selon lui.
"C'est pourquoi moi-même, tout comme je pense Geoffrey Hinton (co-lauréat du Nobel, ndlr), préconisons fortement une meilleure compréhension" a-t-il poursuivi, ajoutant que le domaine allait "développer des capacités qui dépassent celles que vous pouvez imaginer à l'heure actuelle".
Avec l'essor fulgurant de l'intelligence artificielle et la course féroce déclenchée entre les entreprises, les critiques pointent que cette technologie évolue plus vite que les scientifiques ne peuvent le comprendre.
"Vous ne savez pas si quelque chose de spontané mais non désiré se cache dans les travaux", a relevé John Hopfield.
Il a évoqué l'exemple de la "glace-neuf", un matériau imaginaire inventé par l'auteur de science-fiction Kurt Vonnegut dans son livre de 1963 Le Berceau du chat. Développée pour aider les soldats forcés d'évoluer dans la boue, elle provoque accidentellement la solidification des océans, causant la perte de la civilisation humaine.
"Je m'inquiète de tout ce qui dit... +Je suis plus rapide que toi, je suis plus grand que toi+", a déclaré John Hopfield.
AFP/VNA/CVN