UberPOP
Le gouvernement tente d'apaiser les taxis, après une journée émaillée de violences

Le gouvernement a réaffirmé le 25 juin sa volonté de faire fermer UberPOP, à l'issue d'une journée de mobilisation émaillée de violences qui a vu près de 3.000 taxis en colère bloquer gares et aéroports pour dénoncer la "concurrence sauvage" de l'application mobile.

>>UberPOP : perturbations dans plusieurs villes de France

"Le gouvernement ne sera jamais résolu à la loi de la jungle. UberPOP est un service illégal, il doit être fermé", a promis dans la soirée le ministre de l'Intérieur après avoir reçu les syndicats de taxis. Bernard Cazeneuve a toutefois reconnu qu'une fermeture de l'application, qui met en relation des passagers et des particuliers au volant de leur véhicule personnel, ne pouvait résulter que d'une décision de justice.

"UberPOP est un service illégal, il doit être fermé", a dit le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

En attendant, il a demandé que les véhicules UberPOP soient "systématiquement saisis lorsqu'ils sont pris en flagrant délit" et annoncé une nouvelle réunion avec les syndicats le 3 juillet.

Face à la fermeté affichée par le gouvernement, les syndicats de taxi ont semblé prudents à propos de la poursuite de leur grève.

"Nous conseillons aux chauffeurs de lever le camp, pour nous la grève est levée", a déclaré Abdel Ghalfi, de la CFDT. "Mais une partie des taxis veulent rester Porte Maillot", la place de l'ouest parisien qu'ils bloquent depuis le matin du 25 juin, a-t-il ajouté en fin de soirée, sans exclure de nouvelles "actions isolées".

"Si un grand nombre de taxis veulent continuer, on les soutiendra", a prévenu Karim Asnoun (CGT). Plus radical, Ibrahima Sylla, de l'organisation Taxis de France, a assuré vouloir continuer le mouvement. "Les taxis restent Porte Maillot", a-t-il lancé.

La place était toujours bloquée jeudi soir 25 juin par plusieurs dizaines de taxis, dans une ambiance bien plus calme que dans la matinée.

Dans la matinée, sur cette même place, des taxis ont pris d'assaut et incendié deux voitures de transport avec chauffeur (VTC) - pourtant autorisées et n'ayant rien à avoir avec UberPOP -, provoquant l'intervention des forces de l'ordre.

Violences "inadmissibles"

Dans toute la France, dix personnes ont été interpellées le 25 juin "dans le cadre des débordements observés lors des manifestations des chauffeurs de taxi", sept policiers blessés et 70 véhicules dégradés, selon Bernard Cazeneuve.

Condamnant des violences "inadmissibles", le Premier ministre Manuel Valls a promis que leurs auteurs, "qui se trouvent dans les deux camps", seraient "poursuivis".

Confrontation entre policiers et chauffeurs de taxi, le 25 juin à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Des avocats de chauffeurs UberPOP ont eux accusé les taxis de s'organiser "en milices privées" et de monter "des guet-apens".

Le groupe américain de VTC Uber conteste la constitutionnalité de la Loi sur les transports routiers et a fait appel de sa condamnation à 100.000 euros d'amende pour avoir abusivement présenté UberPOP comme un service de covoiturage. Cet appel, qui sera examiné en octobre, étant suspensif, Uber a maintenu son service à prix cassés. Son directeur général pour la France, Thibaud Simphal, a assuré qu'en l'attente des décisions de justice, "UberPOP peut continuer".

Dans la capitale, la circulation a été perturbée. Les accès à la gare du Nord comme à la gare de Lyon ont été bloqués par des dizaines de voitures. À l'aéroport d'Orly, des grévistes ont fait la chasse aux chauffeurs clandestins, et à Roissy, les accès à plusieurs terminaux ont été bloqués plusieurs heures. Dans les deux aéroports, des VTC ont renversé des personnes, les blessant légèrement.

Tensions et perturbations également à Lyon, Toulouse, Bordeaux, Nice ou Marseille. Au total, 2.800 taxis ont été mobilisés en France avec une "trentaine de points de blocage", selon une source policière.

UberPOP revendique 400.000 utilisateurs en France. Mais ses chauffeurs ne payent ni cotisations ni impôts, n'ont pas suivi les 250 heures de formation nécessaires et ne sont pas assurés professionnellement.

Les conducteurs non enregistrés encourent jusqu'à un an de prison, 15.000 euros d'amende, la suspension du permis et la confiscation du véhicule.

AFP/VNA/CVN

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