France
Le gouvernement promet d'accélérer la cadence, craintes d'un rebond du virus

Les fêtes passées, le gouvernement guette désormais un rebond de l'épidémie de COVID-19, prélude à de possibles nouvelles restrictions, tout en essayant d'étouffer la polémique grandissante autour de la lenteur de la campagne de vaccination.

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Évolution en France du nombre de nouveaux cas, hospitalisations, entrées en réanimation et décès, totaux et tendances pour ces quatre indicateurs, au 2 janvier.

Vivement critiqué pour le nombre très modeste de vaccins administrés (quelques centaines) en comparaison avec d'autres pays européens, l'exécutif répète qu'il met les bouchées doubles. Dans Le Parisien dimanche, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal annonce une accélération de l'arrivée des doses chaque semaine et un renforcement des moyens pour les transférer aux Ehpad.

Mais avec 516 personnes vaccinées au 1er janvier selon le ministère de la Santé, les attaques ne faiblissent pas face à une campagne au compte-gouttes qui comprend une visite pré-vaccinale pour déceler d'éventuelles contre-indications et recueillir le consentement des personnes. "On ne peut pas envisager de rester sur ce rythme. Les calculs laissent envisager qu'il faudrait 3.000 ans pour être vaccinés", a regretté dimanche 3 janvier sur BFMTV le Pr Bruno Megarbane, chef du service de réanimation médicale et toxicologique de l'hôpital Lariboisière (AP-HP).

Dans une tribune publiée dans Télérama, la directrice du Théâtre du Soleil, Ariane Mnouchkine, a exhorté le gouvernement à accélérer les choses en vue de la réouverture, entre autres, des théâtres et des cinémas, fermés depuis le 30 octobre. "Que ceux qui ne veulent pas se faire vacciner ne le fassent pas, c’est leur droit, mais en leur nom, allez-vous prétendre empêcher les volontaires de le faire au plus vite ?", s'agace-t-elle.

"Pour la première phase, (...) ce sont les vaccins qui se déplacent à nos aînés, pas l'inverse. Les Allemands ont eu un champ plus large en ciblant d'autres populations", a plaidé Gabriel Attal. "Pour la deuxième phase, dès début février, (le ministre de la Santé) Olivier Véran a annoncé des +centres de vaccination en ville+ : ce ne seront pas des +vaccinodromes+ géants nécessitant des kilomètres de déplacement mais, à terme, des lieux en grande proximité dans nos communes", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre Jean Castex avait assuré la veille que "dans les mois qui viennent, à l’arrivée, la situation sera totalement équilibrée en terme de vaccination en Europe". "Ça ne va pas assez vite mais ce n'est pas sur les 15 prochains jours ni le prochain mois que se jugera l'efficacité de la campagne vaccinale", a estimé dimanche 3 janvier sur BFMTV l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, fixant un premier objectif de 5 à 10 millions de personnes vaccinées d'ici à la fin mars pour voir un premier impact sur la circulation du virus.

"Mon inquiétude n'est pas tellement sur les premières semaines, mon inquiétude c'est qu'on est face à une demande mondiale pour ces vaccins considérables", a poursuivi ce membre du Conseil scientifique : "Est-ce que dans trois mois on aura des doses suffisantes pour l'Europe et le reste du monde ?". Dès lundi 4 janvier, les soignants de 50 ans et plus pourront tous commencer à être vaccinés, M. Véran ayant avancé leur tour de plusieurs semaines. Certains n'ont même pas attendu cette date : à l'Hôtel-Dieu à Paris, et au CHRU de Nancy, les premières injections ont été faites ce week-end.

"Attentif au milieu scolaire"

Si les conséquences des fêtes de fin d'année sur la circulation du virus ne seront connues que dans plusieurs jours, "la tendance est déjà préoccupante" depuis début décembre, affirme de son côté le directeur général de la Santé Jérôme Salomon au JDD. Il s'inquiète à la fois des conséquences des vacances, du froid qui favorise les transmissions, des deux variants identifiés au Royaume-Uni et en Afrique du Sud déjà détectées en France mais aussi du brassage d’élèves avec la rentrée.

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à l'Élysée, le 9 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Les enfants reviennent de différents endroits, en France ou à l'étranger, ça peut rebattre les cartes de la situation épidémiologique", affirme-t-il. Quant aux deux souches, elles "ne sont pas forcément plus dangereuses, mais elles sont nettement plus contagieuses. Elles toucheraient aussi davantage les jeunes (...) Il faut donc qu’on soit très attentif au milieu scolaire et universitaire". Toutefois, "les enfants iront à l'école demain (lundi 4 janvier) comme prévu", selon le protocole sanitaire renforcé, a assuré le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer sur BFMTV.

Les perspectives sont par ailleurs sombres pour les bars et les restaurants, un poids lourd du gouvernement jugeant auprès de l'AFP "très, très peu probable" une réouverture dès le 20 janvier. Les chiffres inquiétants dans l'Est ont poussé le gouvernement à renforcer le couvre-feu dès samedi dans 15 départements. Les données de Santé Publique France dimanche 3 janvier montrent une nouvelle hausse du nombre de patients hospitalisés et en réanimation, tandis que la barre des 65.000 morts depuis le début de l'épidémie a été franchie.

L'épidémie pèsera "au moins jusqu'au printemps", avait prévenu lors de ses vœux le chef de l'État qui a toutefois exprimé son espoir pour 2021 grâce au vaccin. "Le vaccin ne commencera à impacter que dans trois mois, et là on a trois mois difficiles", a insisté Arnaud Fontanet, espérant que les mesures de restrictions ne soient plus nécessaires "à l'automne 2021".


AFP/VNA/CVN

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