Le gouvernement français prépare la fin de la retraite à 60 ans

Le gouvernement français va imposer le report au-delà de 60 ans de l'âge de la retraite, face à l'opposition socialiste et aux syndicats qui organisent le 27 mai une journée de grèves et de manifestations contre ce projet majeur de la fin de mandat de Nicolas Sarkozy.

"Cette fois, c'est la guerre", la retraite à 60 ans "enterrée" : la presse française prenait acte le 25 mai d'une réforme "inévitable" mais socialement explosive pour le pouvoir, affaibli par une récente défaite électorale, dans un contexte difficile d'austérité.

En fin de journée, le ministre du Travail, Eric Woerth, chargé du dossier, a levé toute ambiguïté : "Si on veut résoudre les difficultés de nos régimes d'ici (à 2020) et augmenter la durée d'activité dans les prochaines années, il faut donc agir également sur l'âge légal de départ à la retraite", a-t-il assuré, sur le site internet de l'hebdomadaire Paris-Match.

Alors que l'Allemagne voisine a porté il y a 3 ans l'âge de départ pour une retraite complète à 67 ans d'ici à 2029, en France, cet âge légal est encore fixé à 60 ans. En 2003 la durée de cotisation avait été allongée. Elle est actuellement de 40 ans.

Pour les experts, une réforme s'impose d'autant plus en France, pays qui a adopté un système dit de répartition fondé sur la solidarité entre les générations, où des prélèvements effectués sur les salaires des actifs servent à régler les pensions de retraite.

Pour le moment le gouvernement n'a, semble-t-il pas encore tranché pour savoir s'il serait porté à 62, 63 ans ou plus, selon une source proche du dossier. De leur côté les syndicats (fermement attachés à un départ à 60 ans, acquis en 1983 sous la présidence du socialiste François Mitterrand) ont annoncé une journée de mobilisation aujourd'hui.

"La retraite est avant tout une conquête sociale", a rappelé Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, premier syndicat de France.

Pour lui, dans un contexte de chômage chronique élevé (environ 10% des actifs), où les États et les peuples sont "otages de la spéculation financière internationale", "la réforme des retraites exige autre chose qu'un débat à la sauvette".

Et il n'hésite pas à présenter la journée d'aujourd'hui comme un test de mobilisation face aux projets du gouvernement. "C'est évident que nous jouons une grosse partie hier", a-t-il reconnu, appelant à des manifestations et des arrêts de travail de grande ampleur.

Dans un document d'orientation envoyé mi-mai aux syndicats et au patronat, le gouvernement avait déjà donné les grands axes de sa réforme : l'augmentation des années de travail et une contribution sur les hauts revenus et revenus du capital pour abonder les caisses de retraite dont le déficit abyssal va aller croissant.

Selon ce document, la France comptera 18 millions de retraités en 2030, contre 15,5 millions aujourd'hui, et 23 millions en 2050.

Si les syndicats accusent le pouvoir de vouloir passer en force, l'opposition politique n'offre pas un front totalement uni.

Au sein même du Parti socialiste, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et potentiel présidentiable à gauche, Dominique Strauss-Kahn, a ainsi récemment réfuté tout "dogme" sur l'âge de départ en retraite, jugeant que si on "vit 100 ans, on ne va pas continuer à avoir la retraite à 60 ans".

Pour sa part, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, a qualifié le 25 mai de "mesure idéologique", "injuste" et sans "effet à court terme" le report de l'âge légal de départ à la retraite au-delà de 60 ans.

AFP/VNA/CVN

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