>>Pour ses retrouvailles à Rome, le G20 devra convaincre sur le climat
>>Même fragilisé, Biden entend occuper le devant de la scène internationale, au G20 comme à la COP26
Les dirigeants du G20 réunis en sommet à Rome, le 30 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Certains éléments du communiqué final sur le climat "sont toujours en cours de négociation", a indiqué samedi soir 30 octobre un haut responsable de la Maison Blanche.
Même si des progrès peuvent encore être faits d'ici la fin de la réunion dimanche 31 octobre, certaines versions de travail du communiqué en cours de négociation font craindre aux ONG que le G20 n'aille pas beaucoup plus loin que les promesses déjà faites lors de l'accord de Paris, et ne s'engage pas sur un calendrier clair pour atteindre l'objectif de "zéro émission".
Un résultat qui serait particulièrement décevant, alors que s'ouvre dimanche 31 octobre à Glasgow la COP26 sur le climat. Elle rassemblera un éventail de pays beaucoup plus large, mais le G20, qui comprend des pays développés comme les États-Unis et les membres de l'Union européenne, mais aussi les grandes économies émergentes comme la Chine, la Russie, le Brésil ou l'Inde, représente 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
"Nous ne devons pas laisser à ceux qui viendront après nous une planète en proie à des conflits, dont les ressources ont été gaspillées", a encore plaidé samedi soir 30 octobre le président italien Sergio Mattarella au dîner des dirigeants du G20. "C'est à nous qu'il incombe de faire une percée décisive pour surmonter ces fardeaux. Le moment est venu. Les yeux de milliards de personnes, de peuples entiers, sont braqués sur nous et sur les résultats que nous pouvons obtenir", a-t-il insisté.
Le président du Conseil européen Charles Michel avait reconnu plus tôt que la question était difficile notamment "pour certains pays dépendant du charbon".
Beaucoup de pays émergents dépendent encore énormément de cette énergie fossile très émettrice de CO2, notamment pour faire tourner leurs centrales électriques dans le contexte actuel de crise énergétique.
"Ce que nous espérons vraiment verrouiller, c'est un engagement du G20 à mettre fin au financement du charbon à l'international", a indiqué samedi soir 30 octobre le haut responsable américain, plaidant aussi pour "un discours positif sur la décarbonation (...) du secteur de l'énergie" et un engagement de "davantage de pays" sur la réduction des émissions de méthane, autre grand gaz à effet de serre avec le carbone.
Feu vert à la taxe mondiale
Dans l'immédiat, les chefs d'État et de gouvernement ont donné l'ultime feu vert à une réforme de la fiscalité mondiale, qui prévoit notamment d'instaurer une taxation minimale de 15% sur les multinationales, avec l'objectif d'une mise en oeuvre à horizon 2023.
Le président argentin Alberto Fernandez (gauche) et son homologue français Emmanuel Macron, avant une rencontre bilatérale au G20 à Glasgow, le 30 octobre. |
Cet "accord historique", selon les mots de la secrétaire au Trésor américaine Janet Yellen qui l'a annoncé samedi 30 octobre, sera formellement adopté dans le communiqué final du G20 dimanche.
"Depuis quatre ans, je me bats pour mettre en œuvre une taxation internationale d’au moins 15% pour les entreprises multinationales. Ce soir, nous y sommes!", a tweeté le président français Emmanuel Macron, tandis que la chancelière allemande Angela Merkel saluait "un grand succès" et "un signal clair d'équité".
À Rome, la secrétaire américaine au Commerce Gina Raimondo a dévoilé un autre accord "historique", cette fois-ci pour lever certains droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium. Cela doit permettre à "des quantités limitées d'importations européennes d'acier et d'aluminium d'entrer aux États-Unis en franchise de droits".
Une trêve confirmée sur Twitter par le commissaire européen au Commerce Valdis Dombrovskis, qui a précisé que l'accord serait formellement annoncé dimanche 31 octobre par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et le président américain Joe Biden.
Ce dernier prévoit aussi de rencontrer ce jour-là son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, a annoncé samedi 30 octobre un responsable américain.
Emmanuel Macron discutera de son côté en tête-à-tête avec le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui s'est plaint samedi 30 octobre auprès de Mme von der Leyen des menaces "complètement injustifiées" de Paris à propos des licences de pêche en Manche post-Brexit.
Après une offensive diplomatique auprès de plusieurs dirigeants européens, le président argentin Alberto Fernandez a pour sa part pu se féliciter samedi 30 octobre d'une "bonne réunion avec la directrice du FMI, Kristalina Georgieva, pour avancer dans les négociations" sur le rééchelonnement de la dette du pays sud-américain, qu'il dit aborder "avec fermeté".