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Le président américain Joe Biden (droite) et le candidat démocrate au poste de gouverneur en Virignie, Terry McAuliffe (gauche), à Arlington, en Virginie, le 26 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À quelques jours du scrutin, prévu le 2 novembre, le président des États-Unis s'est montré à Arlington aux côtés de Terry McAuliffe, 64 ans, gouverneur de l'État de l'Est du pays de 2014 à 2018, qui voudrait en reprendre les rênes.
"Vous avez eu le courage et la sagesse de rejeter l'extrémisme qui domine désormais le parti républicain à travers l'Amérique", a lancé Joe Biden à la foule réunie à Arlington, ville de la banlieue de la capitale américaine, Washington, très orientée démocrate.
"Aujourd'hui le parti républicain ne défend rien si ce n'est continuer à réduire les impôts des plus riches et des entreprises les plus puissantes", a-t-il poursuivi.
Avant Joe Biden, Barack Obama, la Première dame Jill Biden et la vice-présidente Kamala Harris sont déjà venus faire campagne pour M. McAuliffe que les sondages donnent au coude-à-coude avec le républicain pro-Trump Glenn Youngkin, 54 ans.
Ce défilé de poids lourds du parti démocrate en dit long sur les enjeux du scrutin, qui fait figure de répétition générale un an environ avant les "midterms", les élections législatives de mi-mandat aux États-Unis.
Le président américain Joe Biden fait campagne à Arlington pour le candidat démocrate Terry McAuliffe, le 26 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Votez, votez, votez", a ainsi martelé Joe Biden. Car si la Virginie s'est prononcée majoritairement pour le président démocrate lors de l'élection présidentielle, il y a un an, le vent a tourné.
La cote de confiance du président ne cesse de s'effriter depuis un retrait chaotique d'Afghanistan cet été.
Ses promesses d'éradiquer rapidement la pandémie de COVID-19 n'ont pas été tenues, poussant la Maison Blanche à prendre des mesures contraignantes, qui creusent encore des clivages déjà béants dans le pays à propos de la vaccination ou d'autres gestes sanitaires.
En Virginie, Glenn Youngkin, qui veut capitaliser sur la popularité de Donald Trump auprès de l'électorat républicain sans endosser tout à fait ses prises de position les plus outrancières, a d'ailleurs fait campagne contre le port obligatoire du masque.
Par ailleurs, Joe Biden tarde à sceller son vaste programme d'investissements dans les infrastructures et les prestations sociales.
Classe moyenne et électorat afro-américain
Le président démocrate, qui promet des décennies de prospérité pour l'Amérique, veut dépenser des milliers de milliards d'USD pour construire des ponts, rénover des routes, aider à la garde de jeunes enfants, baisser le prix des médicaments...
Des mesures populaires, mais bloquées pour l'instant par des discussions internes entre démocrates, arides pour le grand public.
Si le parti présidentiel contrôle les verrous du pouvoir exécutif et législatif, sa majorité au Sénat est tellement mince qu'il ne peut se permettre aucune défection.
Or quelques démocrates refusent jusqu'ici de voter pour les projets présidentiels, trop dispendieux à leur goût, forçant la Maison Blanche à raboter ses ambitions et à refaire sans cesse ses calculs.
Le scrutin en Virginie sera donc un test de la faculté de Joe Biden à séduire la classe moyenne, mais aussi à mobiliser les électeurs afro-américains, dans cet État du Sud où le passé esclavagiste fait régulièrement l'objet de débats brûlants.
Le président démocrate a pu s'appuyer sur les voix afro-américaines pour entrer à la Maison Blanche, mais des militants lui reprochent d'avoir perdu de vue ses grandes promesses sur l'accès des minorités au vote ou sur la réforme de la police.
La semaine dernière, Joe Biden a expliqué sur CNN qu'il n'avait pas eu le temps de s'en saisir à cause des interminables négociations sur les réformes économiques et sociales.
Mais le président démocrate a assuré qu'il n'avait pas oublié ses promesses. Il s'est ainsi engagé à soutenir une révision des règles de majorité parlementaire, indispensable pour faire passer une loi sur l'accès au vote. C'est là une revendication de longue date des militants des droits civiques.
AFP/VNA/CVN