Climat, déficits, santé : le budget britannique post-COVID attendu au tournant

Le gouvernement britannique dévoile mercredi 27 octobre son budget et ses grandes lignes de dépenses dans un Royaume-Uni qui doit naviguer entre reprise post-confinements, crise énergétique, inflation et urgence climatique après une envolée historique de l'endettement.

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Le ministre britannique des Finances, Rishi Sunak, le 8 septembre à Londres.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le ministre des Finances, Rishi Sunak, devrait annoncer des mesures visant à "renforcer les services publics et à investir dans le plan de croissance du gouvernement" d'après un communiqué du Trésor.

Le budget visera aussi à "tirer davantage parti des libertés retrouvées après le Brexit et à investir dans la révolution industrielle verte", à quelques jours de l'ouverture de la conférence internationale sur le climat COP26 à Glasgow.

Le chancelier de l'Échiquier présentera à partir de 11h30 GMT ses orientations budgétaire à la Chambre des communes où il devrait notamment déclarer que le nouveau budget "commence le travail de préparation pour une nouvelle économie post-COVID".

Le Conservateur aura aussi à cœur d'amorcer un redressement des finances publiques britanniques, le pays ayant accusé l'an dernier un deficit record depuis la Seconde Guerre mondiale, à près de 15% du produit intérieur brut.

Un effort massif de 70 milliards de livres pour soutenir l'emploi au plus fort de la pandémie avait notamment contribué à creuser la dette.

Si la croissance britannique devrait atteindre cette année 6,8% selon l'OCDE, la plus rapide du G7, le pays fait face à des pénuries de biens et de travailleurs, notamment de chauffeurs de poids-lourds, ce qui se traduit par un manque de composants dans les usines ou des engorgements de ports.

Il est aussi confronté à une résurgence du virus même si Downing Street se refuse pour l'instant à réintroduire des mesures sanitaires.

Le Trésor a distillé ces derniers jours nombre de pré-annonces, notamment une augmentation du salaire minimum à 9,50 livres par heure et la fin du gel des salaires dans la fonction publique, même si ces hausses devraient en grande partie être absorbées par la flambée de l'inflation.

Retard sur l'investissement "vert"

Une cliente face au rayon frais dégarni dans un supermarché de Londres.
Photo : AFP/VNA/CVN

Quelque six milliards de livres pour aider le service national de santé (NHS), sous forte pression, à répondre aux retards de soins engendrés par la pandémie ont aussi été dévoilés, et 5 milliards pour la recherche dans la santé, notamment sur le séquençage génomique.

Plusieurs milliards vont aussi être injectés dans la rénovation de lignes de train et bus régionaux dans le cadre de la promesse du Premier ministre Boris Johnson de rééquilibrer les régions du pays ("levelling up").

Plus iconoclaste, des dizaines de millions de livres seront consacrées à soutenir les équipes britanniques lors d'événements sportifs mondiaux majeurs comme la Coupe du monde féminine de rugby.

L'organisation patronale CBI a averti que de plus amples hausses d'impôts pourraient fragiliser la reprise, notamment à l'heure où les prix de l'énergie s'envolent et menacent de faire grimper l'inflation à plus de 5% l'an prochain.

Le gouvernement a déjà annoncé une hausse des prélèvements sociaux et ainsi brisé une promesse de campagne, ainsi qu'une hausse de la taxe sur les entreprises qui va passer de 19 à 25%.

La difficile équation qui attend Rishi Sunak pourrait être légèrement facilitée par le fait que l'emprunt public a baissé plus qu'attendu en septembre, avec la fin des programmes de soutien liés au COVID et à une augmentation des rentrées fiscales avec la réouverture de l'économie.

Le poids de la dette devient cependant plus menaçant à l'heure où l'accélération de l'inflation devrait amener la Banque d'Angleterre à relever rapidement son taux directeur, actuellement à un plancher historique.

L'organisation écologiste Greenpeace appelle aussi Londres à mettre le paquet sur la transition énergétique, affirmant que le Royaume-Uni, qui s'est engagé à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, "se classe 6e" des puissances du G7 "pour l'investissement dans les infrastructures liées au climat".

Le budget est "l'occasion de remettre le pays sur la bonne voie avec des incitations vertes", rappelait l'ONG début octobre.

L'opposition travailliste critiquait pour sa part un Chancelier "inactif" face "aux factures et aux prix qui s'envolent pour les familles et les entreprises", comme le tweete la responsable des questions financières du Parti travailliste, Rachel Reeves.

Le gouvernement a annoncé un fonds de 500 millions de livres pour aider les ménages défavorisés à payer leurs factures d'électricité, chauffage et nourriture cet hiver, mais cette mesure faisait suite à une baisse des minimas sociaux.


AFP/VNA/CVN

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