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Le président Joe Biden s'exprime à la Maison Blanche, à Washington, le 28 octobre. |
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"Je sais que nous avons le cadre d'un plan économique historique", a déclaré le président américain Joe Biden après avoir rencontré au Congrès les parlementaires de son parti.
Ce cadre "créera des millions d'emplois, fera croître l'économie, investira dans notre nation et notre peuple", a-t-il ajouté lors d'une allocution depuis la Maison Blanche.
Il a ensuite quitté Washington pour l'Europe où il doit participer au G20 à Rome puis à la COP26 en Écosse.
Le vaste plan social, baptisé "Build Back Better" ("Reconstruire en mieux") est âprement négocié depuis plusieurs mois au sein du parti démocrate.
Son adoption est censée déclencher celle d'un autre plan de 1.200 milliards d'USD d'investissements dans les infrastructures (routes, ponts...) qui offrirait à Joe Biden une importante victoire politique.
Deux sénateurs centristes, Kyrsten Sinema et Joe Manchin, s'opposaient à une première version du plan social, jugeant son montant trop élevé et dénonçant son financement par des hausses d'impôts sur les sociétés ou sur les ménages les plus aisés.
Leurs votes sont indispensables car la majorité démocrate au Sénat est si ténue qu'une seule voix dissonante équivaut à un veto.
Pour les convaincre, Joe Biden a ramené le montant du plan à 1.750 milliards d'USD sur une décennie, soit moitié moins qu'annoncé initialement.
"Nous avons fait des progrès considérables", a réagi sur Twitter Kyrsten Sinema, sans indiquer clairement si elle était prête à voter le texte.
L'aile gauche du parti a de son côté critiqué ces concessions.
Le sénateur progressiste indépendant Bernie Sanders a dénoncé les "failles importantes" du plan, notamment sur les soins de santé. Il a toujours souligné que sans un plan ambitieux, il n'y aurait pas d'accord sur le plan de modernisation des infrastructures.
"Personne n'a eu tout ce qu'il voulait, moi y compris", a commenté Joe Biden, qui a misé une partie de sa présidence sur l'adoption de ces plans d'investissements d'envergure pour réformer l'Amérique.
Le Capitole américain, le 28 octobre. |
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"Nous sommes en accord sur la plupart des choses" contenues dans le projet de loi, a renchéri la cheffe démocrate de la Chambre de représentants Nancy Pelosi, ajoutant que l'étude de ce document de près de 2.500 pages avait débuté.
Mais la perspective d'un vote semblait encore très incertaine.
Investissement pour le climat
Alors qu'il participera la semaine prochaine au sommet international sur le climat à Glasgow (Écosse), le président a souligné que son projet comprenait "le plus grand investissement jamais réalisé pour faire face à la crise climatique".
L'administration Biden propose en effet d'investir 550 milliards d'USD pour réduire à l'horizon 2030 les émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52% par rapport aux niveaux de 2005.
C'est un investissement "unique (...) dans l'histoire" américaine, qui cible les bâtiments, les transports, l'industrie, l'électricité, l'agriculture et l'eau, avait souligné plus tôt la Maison Blanche.
Joe Biden entend présenter en Europe l'image d'une Amérique engagée dans la transition énergétique et la croissance, ainsi que dans la lutte contre les inégalités sociales et l'évasion fiscale.
Lors des difficiles tractations, Joe Biden et son administration ont inlassablement mis en avant l'importance de ces dépenses, arguant que les États-Unis sont en perte de compétitivité et font figure de mauvais élève parmi les pays avancés en matière d'éducation, d'environnement ou de protection sociale.
"Pas de déficit supplémentaire"
La Maison Blanche relève ainsi que ce plan permettrait "à la plupart des familles américaines d'économiser plus de la moitié de leurs dépenses de garde d'enfants" et "offrira(it) deux ans d'école maternelle gratuite pour chaque enfant de 3 et 4 ans".
Aujourd'hui, la majorité des écoles du pays n'accueillent pas les enfants avant l'âge de 5 ans.
La Maison Blanche maintient que ce plan peut être financé par "les grandes entreprises rentables" et Joe Biden a assuré jeudi 28 octobre que ces dépenses ne créeraient pas de déficit supplémentaire.
Le projet contient ainsi des mesures pour que ces entreprises "ne puissent pas réduire leur facture fiscale à zéro" et prévoit des dispositions pour que les millionnaires et milliardaires mettent davantage la main au pot.
En revanche, il n'intègre pas la taxe sur les super-riches présentée mercredi 27 octobre par des élus, qui supposait d'imposer les plus-values latentes des milliardaires, ces gains dormants dans les épais portefeuilles d'actions des grandes fortunes américaines.
AFP/VNA/CVN