Selon la mise à jour de ses perspectives planétaires publiée le 8 juillet, le Fonds monétaire international (FMI) a revu en hausse de 0,6 point sa prévision de croissance pour l'économie mondiale en 2010, à 2,5%.
Pour l'année en cours, il table sur une contraction de l'activité de 1,4%, soit 0,1 point de plus que ce qu'il prévoyait en avril.
"L'économie mondiale commence à sortir d'une récession sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais la stabilisation est inégale et la reprise sera probablement timide", écrit le FMI dans ce document.
Après un premier trimestre décevant, les indicateurs laissent entrevoir le retour d'une croissance modérée au niveau mondial, ajoute le FMI, mettant néanmoins en garde sur le fait que "la récession n'est pas terminée".
"La reprise arrive, mais elle devrait être faible", a résumé l'économiste en chef du fonds, Olivier Blanchard, lors d'une conférence de presse.
Dans un autre document publié le 8 juillet, son rapport sur la stabilité financière dans le monde, le FMI note que les interventions "sans précédent" des banques centrales et des gouvernements "ont réduit le risque extrême d'une autre défaillance systémique comparable à l'effondrement" de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers à l'automne. Mais "les récentes améliorations dans le domaine financier présentent un risque en ce sens que l'on serait tenté de baisser la garde", avertit-il, en soulignant que "la vigilance reste de mise".
Selon le FMI, le volume du commerce mondial de biens et services devrait plonger de 12,2% en 2009, avant de se reprendre de 1,0% en 2010. Le Fonds prévient que "le groupe des pays avancés ne devrait pas connaître de reprise soutenue de l'activité avant le second semestre de 2010".
L'économie de ces pays devrait se contracter de 3,8% en 2009, comme prévu en avril, avant de se reprendre de 0,6% en 2010, indique le FMI.
Pour les pays émergents et en développement, la croissance devrait être de 1,5% en 2009, et de 4,7% en 2010.
S'il relève que "les prix des produits de base ont rebondi avant que la reprise ne s'amorce", le Fonds estime que "l'inflation mondiale devrait rester modérée jusqu'à la fin de 2010", et juge que "les risques de déflation soutenue sont faibles", contrairement à ce qu'il écrivait en avril.
Le FMI répète par ailleurs que "l'assainissement du secteur financier demeure la plus haute priorité", principalement dans les pays avancés.
"C'est la question en suspens des 2 côtés de l'Atlantique", a déclaré à la presse José Vinals, directeur du département des marchés de capitaux du fonds. Concernant l'avenir, le premier risque est l'"autosatisfaction" des pouvoirs publics, a-t-il dit, faisant remarquer que pour l'instant, les États portent l'économie à bout de bras.
Il importe de ce point de vue que l'action politique permette la reprise de la demande privée à un niveau "suffisamment fort", a dit M. Blanchard, sans exclure que certains États aient à poursuivre leur relance budgétaire jusqu'en 2011 "si la reprise se révèle très faible".
Cependant, écrit le FMI, il faut prévoir dès maintenant "le retour à l'équilibre budgétaire après que la croissance sera fermement rétablie".
AFP/VNA/CVN