Le floriculteur qui a changé la face de Dà Lat

Débarquant en 1993 à Dà Lat, le Hollandais Thomas Hooft est à l’origine d’une petite révolution. À travers sa compagnie Dalat Hasfarm, il a fait entrer la floriculture locale de l’artisanat à l’ancienne à celle du «high-tech».

Plus que tout autre producteur de fleurs, Dalat Hasfarm possède une batterie de titres, dont le record national de fourniture de fleurs (Guinness Vietnam 2004), celui de plus grand producteur de fleurs en Asie du Sud-Est (décerné par la revue américaine Flowers Tech)… Mais ceux dont son créateur et directeur Thomas Hooft, 64 ans, est le plus fier, c’est celui d’«Entrepreneur exemplaire 2006» (décerné par le président de la République), ou encore le «Prix des entrepreneurs d’élite d’ASEAN» (remis par le Forum des entrepreneurs des capitales de l’ASEAN). Sans oublier son surnom de «1er floriculteur de toute la région sud-est asiatique».

Thomas Hooft est à l’origine d’une «révolution florale» à travers sa compagnie Dalat Hasfarm.

Un expatrié venu du pays des tulipes

«Je suis fier que Dalat Hasfarm ait été reconnue comme l’entreprise floricole la plus importante d’Asie du Sud-Est», s’enthousiasme M. Hooft. Originaire des Pays-Bas, il a fait ses valises à l’âge de 30 ans pour travailler ici et là aux quatre coins du monde dans son domaine : la floriculture.

Débarquant en 1993 à Dà Lat (province de Lâm Dông sur les hauts plateaux du Centre), ce Hollandais a eu le coup de foudre pour cette terre d’altitude aux conditions pédo-climatiques idéales. Et de décider de rester là pour tenter l’aventure. Un an après, il a fondé une entreprise floricole de hautes technologies, appelée Dalat Hasfarm. La première unité floricole à Dà Lat utilisant des technologies avancées européennes. Grâce à lui, la floriculture locale est entrée dans l’ère industrielle. Serres modernes, arrosage automatique, filets de protection, techniques de culture «aux petits oignons» adaptées à chaque espèce, à chaque étape de croissance... Une petite révolution parmi les floriculteurs locaux. «L’investissement a été colossal», selon le patron de Dalat Hasfarm. Par exemple, une serre intelligente capable de gérer tous les paramètres en matière de vent, de pluie, d’humidité, de lumière, de température... coûte six milliards de dôngs.

Classification des fleurs dans l'atelier de Dalat Hasfarm.

La perfection se voit aussi dans les techniques de cueillette, d’emballage et de conservation. Après la cueillette, les fleurs sont acheminées vers les ateliers où elles sont conservées dans des entrepôts frigorifiques (entre 4° et 10°C). Viennent ensuite les maillons de l’emballage et de la réfrigération avant qu’elles soient expédiées vers les boutiques. Les produits de Dalat Hasfarm répondent aux critères de qualité internationaux : fleurs aux couleurs variées, parfumées, tiges solides...

Fier d’être un vrai paysan vietnamien

Mieux que d’autres compagnies floricoles, Dalat Hasfarm fournit un large éventail de fleurs exotiques pour le Vietnam. On y compte 200 espèces dont l’oeillet, la rose, le lis, le chrysanthème, la gueule-de-loup, l’hortensia, l’hibiscus... «Nous avons été les premiers à introduire à Dà Lat des variétés étrangères, venues notamment des Pays-Bas et d’autres pays européens. Dans notre laboratoire, nous avons sélectionné des espèces exotiques adaptées au sol et au climat locaux», s’enorgueillit Thomas Hooft. Et d’expliquer qu’en 1996, sa compagnie a exporté le premier lot de roses vers la Thaïlande, puis vers le Japon, un des marchés les plus exigeants au monde.

Thomas Hooft vérifie le maillon de l’emballage.

À présent, Dalat Hasfarm exporte chaque année 80 millions de tiges de fleurs (soit la moitié des fleurs de Lâm Dông exportées) vers diverses destinations : Australie, Singapour, Indonésie, Japon, Danemark, Thaïlande, Taïwan (Chine)... Ces dernières années, la ferme a aussi exporté des semences et des centaines de millions de plants vers l’Europe, le Japon et les États-Unis.

On peut dire sans exagération que grâce à Dalat Hasfarm, «la ville des fleurs» a acquis une autre dimension. Des 2,5 ha exploités au début, cette ferme compte désormais 300 ha, dont 40 ha réservés à la floriculture. Elle s’est aussi lancée avec succès dans l’élevage laitier et la culture maraîchère. Elle emploie 1.700 travailleurs locaux et a généré en 2011 un chiffre d’affaires de 32 millions de dollars.

La naissance de Dalat Hasfarm a créé une vraie «révolution florale» selon des experts, non seulement à Dà Lat, mais aussi dans toute la province. Les paysans locaux sont entrés de plein pied dans l’ère de l’agriculture «high tech».

À la question de savoir s’il éprouve quelques craintes en dévoilant les clés de sa réussite, le premier floriculteur d’Asie du Sud- Est affiche un large sourire : «Aucune raison de s’inquiéter. Une saine concurrence incite tout le monde à retrousser ses manches». Et d’ajouter avec un brin de fierté : «Mieux que tout étranger vivant au Vietnam, je suis heureux d’être un vrai paysan vietnamien. C’est un honneur pour moi tous ces titres honorifiques. Le succès de Dalat Hasfarm est le fruit des efforts du personnel tout entier».

Nghia Dàn/CVN

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