Né dans l’ex-province de Hà Tây (maintenant fusionnée à Hanoi), Nguyên Thinh a choisi Hô Chi Minh-Ville pour sa carrière de compositeur. Il a épousé une chanteuse saïgonaise qui est devenue sa muse et sa collègue, puis plus tard un fidèle compagnon de ses pérégrinations photographiques à travers le pays.
Nguyên Thinh a plusieurs œuvres musicales figurant dans l’opus «Les chansons vivent avec le temps», qui regroupe des œuvres célèbres créées durant la guerre. Parallèlement à sa passion pour la musique, l’ex-directeur des Éditions de la musique cultive un autre amour, venu sur le tard : la photographie.
Nguyên Thinh a plusieurs œuvres musicales figurant dans l’opus «Les chansons vivent avec le temps», qui regroupe des œuvres célèbres créées durant la guerre. Parallèlement à sa passion pour la musique, l’ex-directeur des Éditions de la musique cultive un autre amour, venu sur le tard : la photographie.
Dans son petit appartement de la rue Giang Vo, à Hanoi, Nguyên Thinh parle avec passion de la baie de Ha Long |
Une passion si forte que ses 20 ans de photo lui ont donné plus de notoriété que de ses 60 ans de musique ! Maintenant, on connaît plus Nguyên Thinh le photographe que Nguyên Thinh le musicien. L’octogénaire est membre de l’Association des photographes de Hô Chi Minh-Ville.
Au mépris du danger
En 1991, à la retraite, Nguyên Thinh a commencé à s’intéresser à la photo. Grâce à un Nikon FM2 offert par sa femme, il a fait ses premières armes, en pur autodicacte, en s’aidant d’ouvrages glanés ici et là. D’abord des photos de famille, puis des souvenirs de voyages. Après 20 ans, Nguyên Thinh a beaucoup de souvenirs à partager, dont des aventures rocambolesques qui auraient pu mal se terminer. Comme le jour où il s’est gravement blessé sur une barre de fer en essayant de gravir un monticule afin de jouir d’une meilleure vue. Il en a gardé des cicatrices. Ou cette autre fois où, traînant sur un chantier, un bulldozer a bien failli transformer son pied en bánh da (galette de riz)...
Ses confrères ont une grande admiration envers cet aîné tellement enthousiaste qu’il en a oublié son âge. «Nous les jeunes, on en a souvent plein le dos de transporter notre matériel. Mais, lui, il galope comme un lapin pour trouver le bon angle. C’est formidable!», s’exclame le photographe Trung Kiên.
Avant de se faire un nom dans le monde de la photographie, il était auteur-compositeur. |
Une passion nommée baie de Ha Long
Nguyên Thinh a un faible pour la baie de Ha Long (Nord). En 20 ans, il a effectué au moins deux à trois visites annuelles. «Je ne sais pas combien de photos de la baie j’ai prises. Pour ma femme et moi, c’est le plus bel endroit qui existe», dit-il. Nguyên Thinh adore les parois rocheuses tombant dans la mer, les voiles rouges des bateaux de tourisme, l’écume derrière les navires, le ciel bleu immense mais aussi les ciels tourmentés...
Rapporter de belles photos qui ne soient pas seulement de simples clichés «cartes postales» n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. «Il faut y consacrer du temps et de l’énergiel. Je dois louer un bateau, monter au sommet des îles pour trouver de bons angles, être au bon endroit à l’aube ou au crépuscule, par temps de brouillard aussi où les ambiances sont très spéciales», confie le vieux photographe en passant la main dans ses cheveux poivre et sel.
Selon lui, c’est après les typhons que la baie est la plus belle : «le ciel est si beau qu’on ne peut pas s’empêcher de sortir l’appareil». En deux décennies de photographie, Nguyên Thinh a cinq expositions à son actif, à Hanoi, Hô Chi Minh-Ville, Nha Trang et Huê. Il est surtout connu pour ses vues panoramiques, très appréciées des professionnels.
En 2007, lors de l’anniversaire de la libération de la capitale (10 octobre), 56 clichés en noir et blanc ont été exposés autour du Lac Hoàn Kiêm. Un grand succès. Une consécration.
Quelques photos de la baie Ha Long de sa collection. Photo : Nguyên Thinh/CVN
Linh Thao/CVN