Le Fado, source d’inspiration pour le cinéma depuis près d’un siècle

Le Fado, qui chante la mélancolie portugaise, a inspiré le cinéma dès ses débuts. Une exposition retrace à Lisbonne la rencontre entre ces deux arts, symbolisée par la carrière de la diva Amalia Rodrigues.

Représentation de la chanteuse du Fado, Mariza, à Toulouse en France.

Caméras, ventilateurs, projecteurs, perches de micros, bobines de films, vieilles affiches, lumière tamisée... plongent d’emblée le visiteur dans l’ambiance d’un tournage des années 1950.

C’est dans cette atmosphère rétro, sur fond de musique Fado et projection de vieux films, que sont exposés pochettes de disques vinyles et portraits jaunis d’artistes ayant marqué à la fois la scène musicale et les débuts du cinéma portugais au siècle dernier.

«Les liens entre le Fado et le septième art sont nés dès l’apparition du cinéma muet. À cette époque, la projection de certains films portugais était accompagnée par des musiciens de Fado», a expliqué Tiago Baptista, conservateur de la Cinémathèque portugaise à Lisbonne.

Dès les années 1930, le cinéma a puisé son inspiration dans les milieux du théâtre et la scène musicale lisboète, dominée par le Fado. Les cinéastes recrutaient souvent leurs acteurs dans le milieu du Fado, qui servait aussi de cadre aux scénarios de nombreux films.

«Des artistes connus aidaient alors à promouvoir les films auprès du public qui découvrait le cinéma», a indiqué Tiago Baptista.

Ce n’est pas un hasard si le premier film parlant portugais, sorti en 1931, est dédié à Maria Severa, plus connue sous le nom A Severa, la première chanteuse de Fado à avoir accédé à la notoriété au XIXe siècle.

Un coin de l’exposition intitulée «Le Fado au cinéma» au Patio da Galé à Lisbonne

Le cinéma international s’intéresse également très tôt à ce genre musical qui se confond avec l’histoire de Lisbonne. En 1956, le cinéaste britannique Ray Milland réalise le film L’homme de Lisbonne sur un contrebandier international qui fait de la capitale portugaise son quartier général.

«C’est une production hollywoodienne qui nous donne les premières images en couleurs de Lisbonne, et qui révèle un chant exotique à l’époque, le Fado», souligne Sara Pereira, directrice du Musée du Fado qui organise cette exposition avec la Cinémathèque.

L’autre réalisateur à avoir marqué l’histoire du Fado est le Français Henri Verneuil, qui offre un rôle à la chanteuse Amalia Rodrigues dans les Amants du Tage sorti en 1955. L’artiste avait déjà tourné dans plusieurs films portugais.

La diva du Fado, disparue en 1999, tient son propre rôle dans ce film qui lui ouvre les portes des maisons de disques en France puis dans d’autres pays.

«Ce film sera un véritable tremplin pour la carrière internationale d’Amalia Rodrigues», souligne Tiago Baptista, qui a consacré un livre à la carrière cinématographique de la chanteuse.

Plus récemment, la chanteuse Mariza a prêté sa voix au cinéma. Celle, qui a réinventé l’image du Fado grâce à sa modernité, est l’une des protagonistes de Fados, un film du réalisateur espagnol Carlos Saura sur les origines de ce chant.

Signées des plus grands noms de la haute couture portugaise, les robes qu’elle porte dans ce film sont également présentées dans cette exposition qui rend hommage au Fado, inscrit l’année dernière au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

L’exposition intitulée «Le Fado au cinéma» se tient au Patio da Galé, près de la Place du Commerce dans le centre de Lisbonne, jusqu’à fin août.

AFP/VNA/CVN

 

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