"Vous devez réduire fortement votre dépendance par rapport aux armes nucléaires", a déclaré M. El Baradei, lors d'un débat organisé par l'OTAN sur la préparation de son "nouveau concept stratégique".
Dans sa version actuelle, qui date de 1999, ce document de référence sur les missions et la doctrine de l'alliance militaire occidentale mentionne l'arme nucléaire comme un élément essentiel de dissuasion.
Selon le directeur de l'AIEA, "le message de l'OTAN" aux autres pays "c'est +nous devons développer nos armes nucléaires+". Or, "insister sur la garantie suprême que représente l'arme nucléaire, c'est envoyer le plus mauvais message possible au reste du monde", a affirmé M. El Baradei.
Interrogé sur les propos de M. El Baradei, le secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, a affirmé à des journalistes qu'"il ne fait aucun doute que l'OTAN continuera de tabler sur une combinaison de moyens nucléaires et classiques", comme depuis sa création en 1949.
S'il n'y a plus en Europe de missiles sol-sol à têtes atomiques depuis la fin de la Guerre froide, des bases aériennes de 6 pays de l'OTAN (Allemagne, Belgique, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et Turquie) abritent encore de 200 à 350 bombes atomiques américaines largables par avion, selon des estimations non officielles. À cela s'ajoutent les armes atomiques à bord des navires et sous-marins américains et britanniques.
"Dans un monde dangereux, l'OTAN continuera de détenir" ce type d'armes, a estimé M. de Hoop Scheffer, soulignant qu'en ce qui le concerne, il serait "contre tout changement".
AFP/VNA/CVN