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Le monocoque de série Figaro Bénéteau 3, à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, le 14 septembre 2018. |
Le coup d'envoi avait été reporté "en raison des conditions météo très difficiles attendues au cours des prochains jours dans le golfe de Gascogne et aux abords du cap Finisterre", avaient fait savoir les organisateurs. Le départ de la course, qui s'annonce très ouverte, "sera (finalement) donné à Concarneau mercredi à 17h00", précise lundi 10 mai un communiqué.
Cette quinzième édition, à laquelle participent 18 équipages, s'inscrit "dans la continuité" avec un parcours identique aux précédents, tout en accueillant "de la nouveauté avec un nouveau bateau", relève auprès de l'AFP Francis Le Goff, directeur de cette épreuve phare du championnat de France élite de course au large.
Le monocoque de série Figaro Bénéteau 3, lancé il y a trois ans mais dont ce sera la première transatlantique, "remet de la jeunesse dans cette épreuve" où les concurrents se battent à arme égale, sur des bateaux identiques, se félicite Francis Le Goff.
Légèrement plus petit que son prédécesseur (9,75 m contre 10,10), plus léger (150 kg de moins), le monocoque est doté de foils, ces appendices placés de chaque côté de la coque, qui peut ainsi s'élever hors de l'eau.
Son plan de voilure plus moderne devrait aussi modifier la façon pour les marins d'appréhender l'épreuve. "Physiquement, la traversée va être beaucoup plus engagée, d'autant que le bateau mouille beaucoup. Et il faudra sans doute barrer encore plus. Bref, on va changer de monde", juge Gildas Mahé, associé à Tom Dolan.
"Tout est chamboulé"
Les cartes s'en retrouvent redistribuées. "Il n'y a pas un marin qui connaît mieux le bateau qu'un autre, donc tout est chamboulé, tout le monde est au même niveau", souligne Francis Le Goff, jugeant "vraiment impossible" un quelconque pronostic parmi les skippers professionnels engagés.
Le Britannique Alan Roberts à bord de Seacat Services 42, lors de la Solitaire du Figaro, au large de Saint-Quay-Portrieux, le 30 août 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le jeu est super ouvert, à la moindre erreur on peut perdre énormément de places", abonde Violette Dorenge. La navigatrice de 20 ans prendra le départ avec le Britannique Alan Roberts avec l'objectif "d'arriver au bout", éventuellement "dans les dix premiers" et "de se faire plaisir".
Les marins devront cependant être particulièrement vigilants face à une éventuelle casse de matériel. "Le bateau est très dynamique et réactif, peut-être aussi plus rapide, mais il y a aussi plein de choses qui ne sont peut-être pas encore vraiment au point", souligne la benjamine de l'épreuve et la plus jeune femme de l'histoire à y participer.
La Transat, qui se tient tous les deux ans habituellement sur 3.890 milles (7.205 km) entre Concarneau et Gustavia, via une marque de passage aux Canaries, a été remportée par de grands noms de la course au large comme Michel Desjoyeaux, son tout premier vainqueur en tandem avec Jacques Caraès. Mais aussi par Armel Le Cléac'h, unique skipper à l'avoir gagnée deux fois (2004, 2010). Une seule femme est arrivée en tête jusqu'à présent, Karine Fauconnier (associée à Lionel Lemonchois) en 2000.
Lors de la dernière édition, en 2018, le duo Thomas Ruyant et Adrien Hardy avait pulvérisé le record de 2006 avec une traversée en 18 jours, 11 heures et 48 minutes. Les nouveaux bateaux à foils permettront-ils un nouveau record? Réponse fin mai.
AFP/VNA/CVN