F1: Ferrari-McLaren-Alpine, les clés d'une bataille à trois

Derrière Mercedes et Red Bull, rivales pour les titres mondiaux en Formule 1, la lutte pour la place de "meilleur du reste", c'est-à-dire de troisième constructeur, s'annonce tout aussi serrée entre Ferrari, McLaren et désormais Alpine.

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Le Britannique Lewis Hamilton, à bord de sa Mercedes lors de sa session de qualifications au circuit de Catalogne le 8 mai à Montmelo, près de Barcelone.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'état des forces

Après quatre manches, la dernière dimanche en Espagne, le classement du championnat du monde n'est pas entièrement révélateur.

McLaren (65 points) et Ferrari (60) se tiennent dans un mouchoir, déjà loin de Red Bull (112) et Mercedes (141). Pour l'écurie britannique, troisième l'an dernier et qui dispose désormais grâce à Mercedes d'un meilleur moteur, ça n'est pas une surprise. Pour la Scuderia, qui a connu avec une sixième place en 2020 sa pire saison depuis 1980, "ça prouve que tout ce qu'on a fait, les directions prises en matière de développement, sont les bonnes", affirme le pilote monégasque Charles Leclerc.

Avec 15 unités, Alpine ne semble pas jouer dans la même ligue mais, après une entame de saison en dedans, le constructeur français a connu du mieux au Portugal il y a une semaine, avant de réitérer à Barcelone, une piste complète sur laquelle de bonnes performances garantissent généralement une bonne année. "On a confirmé qu'on allait dans la bonne direction", se réjouit donc le pilote espagnol Fernando Alonso. Avec une 6e position sur la grille de départ pour son équipier Esteban Ocon à Portimao et une 5e à Barcelone, les qualifications semblent maîtrisées. Dimanche, "on manquait un peu de rythme par rapport aux Ferrari et aux McLaren, donc on a du travail là-dessus et sur notre stratégie", pointe par contre le Français.

Ce qui peut faire la différence

McLaren à Bahreïn, Alpine au Portugal, Ferrari en Espagne : les trois écuries s'échangent le statut de "meilleur du reste" course après course. Cela devrait continuer, selon les pilotes McLaren, pour qui la domination "dépendra des circuits". Les pistes rapides semblent convenir aux Britanniques, les complètes aux Italiens et les plus lentes aux Français.

Par ailleurs, avec la même réglementation technique en vigueur depuis 2014, les écarts de performance entre équipes se réduisent. Auparavant, "lors d'un excellent week-end à 105% ou d'un mauvais à 90%, vous étiez entre la 9e et la 11e place, alors que, cette année, vous pouvez être 7e ou 15e en deux dixièmes", remarque Alonso, de retour dans la catégorie après deux ans d'absence. Une prime ira donc à ceux qui commettront le moins d'erreurs et subiront le moins d'avaries.

Dans ce contexte, les performances des autres acteurs du milieu de tableau pourraient faire perdre à certains de précieux points. AlphaTauri a commis quelques erreurs et montré des faiblesses au Portugal et en Espagne mais le Français Pierre Gasly sait tirer le meilleur de sa monoplace pour la classer régulièrement dans le Top 10. Quatrième constructeur l'an dernier sous le nom de Racing Point, Aston Martin a été particulièrement handicapée par les changements aérodynamiques imposés à l'intersaison mais l'écurie anglaise introduit des développements destinés à y remédier.

Ferrari, McLaren et Alpine ont aussi en commun d'accueillir cette saison un nouveau pilote: l'Espagnol Carlos Sainz Jr pour la première, l'Australien Daniel Ricciardo pour la deuxième et Alonso pour la troisième. Aucun ne connaît la plus rapide des adaptations (ils ont marqué moitié moins de points que leurs équipiers) mais tous assurent commencer à se sentir à l'aise à bord de leur nouvelle voiture. Il va devenir urgent de la maîtriser pour offrir aux leurs le maximum de points possible.

Dernier élément mais pas des moindres, la F1 connaîtra l'an prochain une révolution technique. Probablement le "plus grand changement réglementaire" de l'histoire de la catégorie, selon notamment Toto Wolff, le patron de Mercedes. Un arbitrage va donc rapidement s'imposer entre se battre pour le meilleur classement en 2021 (synonyme de revenus commerciaux plus élevés versés par le promoteur du championnat) et orienter l'essentiel de ses ressources vers 2022 pour entamer au mieux cette nouvelle ère.


AFP/VNA/CVN

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